La canicule de ces derniers jours a rappelé à certains climato-sceptiques que le réchauffement climatique n’est pas un mythe. Depuis 1980, on relève une hausse des températures de 0,3 degré par décennie. Les canicules ont été deux fois plus importantes entre 1984 et 2018 par rapport aux deux décennies précédentes. Désormais, les étés risquent d’être comme celui de 2003, le plus chaud connu jusqu’ici. Certes, les consignes de protection diffusées par le gouvernement et diverses institutions ont permis de limiter le nombre d’accidents et de décès. Guérir, c’est bien, mais prévenir, c’est mieux, et c’est urgent. Il s’agit de lutter efficacement – et désormais sans délai – contre le réchauffement climatique. Le verdissement du discours de LREM pour les élections européennes ne s’est pas encore traduit en actes forts pour l’avenir, ni d’ailleurs le discours de politique générale du Premier Ministre au lendemain du scrutin, qui a parsemé d’écologie le programme de l’Acte II du macronisme. Le Rapport du Haut Conseil pour le climat (HCC), mis pourtant en place par Emmanuel Macron, a jugé insuffisants les changements structurels en la matière aussi bien dans les transports, dans le secteur des bâtiments que dans le secteur de l’énergie. Dans le communiqué qui a suivi, Edouard Philippe a affirmé que la lutte contre le changement climatique est « une priorité du gouvernement » et a reconnu que l’action doit être amplifiée au regard de l’urgence. Devrons-nous attendre la prochaine canicule ?

À ce jour, la réponse la plus immédiate a été l’évacuation brutale et le gazage au lacrymogène de jeunes militants pacifistes d’Extinction Rebellion, participant à un sit-in pour le climat sur le pont de Sully à Paris. Ceci le 28 juin, alors que le record de température absolu venait d’être battu avec 44,3° à Carpentras. Le ministre de la Transition écologique et solidaire (sic), ancien membre d’EELV, n’a rien trouvé de mieux que de justifier cette violence policière et a déclaré qu’« on n’en est plus au temps des manifestations ».