Editorial :
Ces dernières semaines l’actualité a été très chargée. Entre autres questions qui ont préoccupé les sénatrices et sénateurs, on peut citer une fois de plus l’affaire Benalla. La commission d’enquête sur cette affaire dont j’étais membre a demandé dans ses conclusions la saisine pour Alexandre Benalla et Vincent Crase pour faux témoignage et pour les proches de Macron à l’Elysée dont son directeur de cabinet Patrick Strzoda également pour faux témoignage, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, commandant du groupe de sécurité de la Présidence (GSPR), pour contradictions et omissions. Ces trois personnalités n’ont pas été en mesure de délimiter les fonctions de Benalla. Ces demandes de saisine ont été transmises au Président du Sénat Gérard Larcher, qui à son tour, au bout d’un mois, les a transmises au bureau du Sénat. Ce dernier, le 21 mars 2019, les a votées, dont celles concernant les proches du Président Macron ? Ce qui a mis en grande colère ce dernier et des membres du gouvernement. Le Sénat est doté constitutionnellement de ce droit de contrôle et il l’a accompli. Le soutien des Françaises et Français sur ce point a été très intéressant. Je peux dire que cette décision honore le Sénat et honore la démocratie. Retrouvez ma revue de presse « affaire Benalla, le Sénat saisit la justice »
Les manifestations des Gilets Jaunes que je suis dès le début, en étant à leurs côtés, ont débouché à une avalanche de réponses répressives disproportionnées de la part du gouvernement. Les violences de celle du 16 mars ont servi à discréditer ce mouvement qui clame la justice sociale et fiscale, le RIC et le rétablissement de l’ISF, entre autres. Certes, je condamne les violences qu’elles viennent des forces de l’ordre ou des manifestants . La question qui se pose est de savoir pourquoi on laisse faire les casseurs dans les manifestations et en particulier pourquoi on les a laissés faire le 16 mars. Que du côté des GJ, certains approuvent ces violences, c’est vrai aussi. Mais la grande majorité des GJ sont pacifiques. La radicalisation est liée aussi à l’absence de réponse politique. Le gouvernement ne peut pas se contenter de réprimer ou d’organiser le Grand Débat auquel 70% des Françaises et Français ne font pas confiance. Les miettes données aux GJ avant les fêtes de Noël ne sont pas suffisantes. Ceux-ci déterminés continueront à manifester grâce aussi à cette chaîne de fraternité qu’ils ont su créer.
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