La réforme des retraites que propose le gouvernement risque de faire perdre 20% de sa retraite au smicard, 23% au salarié du privé et 15% au fonctionnaire. Une réforme non chiffrée faite dans une grande précipitation. Notre système de retraites à répartition aurait pu être simplement révisé afin de le rendre encore plus équitable sans qu’on se lance dans une réforme préconisant un âge pivot, puis un âge d’équilibre, ce qui signifie, au final, travailler plus longtemps. Et qui instaure un système à points risquant d’être instable et soumis aux aléas économiques. Le déficit des caisses annoncé par le COR et qui varierait entre 7,9 et 17,2 milliards n’est pas inéluctable. L’utilisation ponctuelle des fonds de réserve pour les retraites d’un montant de 170 milliards d’euros si on inclut ceux de la retraite complémentaire, ou la participation à hauteur de 20 milliards d’euros annuellement de la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale), lorsqu’elle aura fini de rembourser le déficit de la Sécurité sociale après 2024, ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires qui augmenterait les cotisations figurent parmi les solutions envisageables pour combler le déficit.

Cette réforme ne prend pas non plus en considération que le triptyque travailler plus pour produire plus et polluer plus la planète n’est certainement plus une priorité et que le réchauffement climatique et l’exposition aux pesticides et agents chimiques dangereux sont en train de tasser la fameuse longévité qui préoccupe tant nos dirigeants, craignant l’alourdissement du déficit des caisses de retraite.

Nos concitoyen.nes, malgré les difficultés engendrées par les grèves, les ont largement soutenues. Il est à craindre qu’on passe au stade de la radicalisation des opposants à cette réforme si le gouvernement reste aussi insensible aux revendications des Français.es, en particulier des plus jeunes, qui seront les premiers touchés dans les années à venir. Nous ne pouvons pas laisser  ceux qui nous suivront subir les retombées de cette réforme dite universelle, qui est en fait bien loin de l’être, et qui ouvre la voie à la capitalisation.

Parallèlement, il est heureux que les bons sondages en faveur de notre mouvement pour les municipales nous insufflent quotidiennement du courage. Tous et toutes ensemble pour une écologie populaire et pour la justice sociale, dans une planète viable, avec des retraites équitables !