Newsletter n°53 – Juillet 2019

Édito :

Une dernière lettre avant le grand départ en vacances, qui a déjà commencé, pour vous mettre au courant de mes activités au Sénat et sur le terrain.

La semaine dernière le projet de loi Énergie et Climat a été adopté par le Sénat, sensiblement modifié par rapport à la version de l’Assemblée nationale. Une loi qui a manqué d’ambition lorsqu’on sait combien le Président Macron avait verdi le discours de LREM pour les européennes.

De même, pour les violences policières, rien de nouveau à signaler sinon le sommet atteint avec la disparition du jeune Steve à Nantes. Celle-ci s’ajoute à une longue série. Pour faire réagir le gouvernement à ce sujet, je lui ai posé une question en séance, le jeudi 18 juillet, qui a contribué à faire quelque peu bouger les choses.

Les violences ne sont pas seulement policières, ni seulement dans la rue. En prison, la situation se dégrade. J’ai ainsi été avertie par l’Observatoire international des prisons de ce qui était arrivé à un détenu, qui avait fait état des violences physiques et morales, dans la prison de Villefranche-sur-Saône, lors de ma visite en décembre 2017. Cette personne a tenté de se suicider à la suite des fortes brimades qu’il a essuyées pour m’en avoir parlé. L’objectif est clair : décourager les parlementaires de visiter les prisons à l’improviste comme leur statut les y autorise.

Fin janvier 2019, j’ai visité le Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil Amelot à la demande de la Cimade, qui m’a informée des mutineries, des violences, des mutilations qui y avaient cours. J’y ai rencontré des retenus étrangers en grande détresse, en particulier sanitaire, sans compter le reste. En raison du manque total d’empathie du directeur, j’ai donc écrit à la Police des Frontières pour qu’elle se penche sur le cas des détenus malades ne recevant ni les soins nécessaires, ni leurs traitements contre le VIH et l’hépatite. La réponse que j’ai reçue, dans un style lapidaire, me fournissait, avec cynisme, la liste des neuf expulsés, fort probablement ceux qui m’avaient parlé. Encore une fois, ceci pour décourager les parlementaires de visiter ces lieux de privation de liberté. La Cimade, en raison de l’ambiance délétère dans ce CRA s’en est retirée pour quelques jours afin de marquer le coup.

Certes la situation en matière des droits humains se dégrade à grande vitesse, mais nous sommes là, militant.e.s et élu.e.s, sur le terrain, avec détermination. Il n’y a pas d’écologie sans justice sociale et respect des droits humains.

Bonnes vacances…

On se retrouve aux JDE pour échanger et faire avancer les causes qui
nous tiennent à cœur.