Les recrutements pour les activités culturelles en prison commencent (L’AcutaLitté, 11 septembre 2014)

« La réforme pénale se met en place

Mi-juillet, la réforme pénale portée par Christiane Taubira a été définitivement adoptée par le Parlement français, après un vote du Sénat. Parallèlement, la ministre de la Justice avait annoncé une vague massive de recrutement, suite à la grogne des personnels des milieux pénitentiaires. Ces recrutements viennent de commencer aujourd’hui, pour assurer notamment le renforcement des activités culturelles.

Le projet de réforme pénale s’était présenté sous le titre Prévention de la récidive et individualisation des peines, et incluait, suite à un amendement déposé par l’UMP, certaines mesures visant à améliorer la réinsertion dans la société des anciens détenus. Le texte définitif présenté au Sénat faisait apparaître le paragraphe suivant :

« Ainsi, il apparaît nécessaire d’encourager les personnes détenues qui s’inscrivent dans une démarche pour apprendre à lire, écrire et calculer ou pour participer à des activités culturelles, notamment par l’octroi de réductions supplémentaires de peine. »

L’amendement original de l’UMP évoquait la lecture et l’écriture, ce que le gouvernement aura préféré étendre à une multitude d’activités, notamment le sport. Une reformulation qui avait interpellé certains sénateurs : « Il ne s’agit pas de football ni de broderie, mais d’apprendre à lire et à écrire. Activités culturelles, ça fait “Club Med” », soulignait ainsi Mme Esther Benbassa, Écologiste.

 

Quoi qu’il en soit, le texte a été adopté, et des réductions de peine par la lecture et autres activités culturelles vont être mises en place par un décret d’application qui verra prochainement le jour. Quelques éléments étaient déjà précisés dans le texte :

« Pour organiser cette mesure de réduction de peine par la lecture, un décret d’application détaillant la mise en œuvre pratique de cette mesure législative devra être adopté dans les trois mois de l’adoption de la mesure législative :

–      Convention de partenariat avec des associations pour mettre en place ce programme de réduction de peine, notamment l’association « Lire pour en sortir » qui porte ce programme,

–      Liste des livres faisant partie du programme de réduction de peine avec modalités de révision annuelle de cette liste,

–      Mise en place d’un comité de lecture, en liaison avec les SPIP, permettant sur des critères objectifs une revue des fiches de lecture réalisée par la personne détenue,

–      Conditions de lecture et de revue des livres selon des critères à définir,

–      Modalités des conditions de révision de l’effectivité de la réduction de peine avec rapport favorable ou défavorable aux SPIP. »

Les recrutements mis en place par le ministère de la Justice font état de 1200 postes de surveillants et 212 de CPIP (Conseiller Pénitentiaire d’Insertion et de Probation), rapporte l’AFP, et ces CPIP sont placés sous la responsabilité du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), dont le rôle dans les activités culturelles sera majeur.

 

Toutefois, ils ne seront pas les seuls sur le terrain, puisque le travail de réinsertion par les activités culturelles se fera avec les associations spécialisées. « L’objectif n’est pas de prendre la place des autres associations, comme l’ABF ou des structures locales. Nous allons collaborer pour impliquer les écrivains, et favoriser les dons de livres aux maisons d’arrêt », nous expliquait Alexandre Duval-Stalla, rédacteur du texte initial sur les remises de peine par la lecture. »

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