« Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a tempéré jeudi les appels à un référendum sur le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, estimant qu’il ne fallait pas « diviser davantage » les Français.
Ce sujet est l’objet d’un clivage fort avec l’opposition, la droite, qui refusent cette avancée. La résistance vient de cette partie-là, pas du gouvernement, ni de la majorité », a déclaré M. Valls au Sénat, lors d’une séance de questions au gouvernement.
Sur ce sujet comme sur d’autres, le président de la République, comme le gouvernement, souhaite rassembler, apaiser », a-t-il toutefois ajouté, en estimant qu' »au-delà des convictions, l’essentiel est d’aboutir ».
« Faisons attention, les uns et les autres, sur ces questions-là, surtout si elles ne peuvent pas aboutir, à ne pas diviser davantage », a-t-il encore dit, en réponse à la sénatrice écologiste Esther Benbassa qui l’interrogeait sur « la possibilité d’un référendum ».
Donner le droit de vote aux étrangers, promesse de campagne de François Hollande, impose une réforme constitutionnelle qui peut passer par un vote à la majorité des 3/5es au Parlement ou par un référendum.
Il manque une trentaine de voix pour la première option et la seconde a pour l’instant été exclue par le chef de l’Etat.
La majorité des Français (56%) est opposée à l’octroi du droit de vote aux étrangers non européens pour les élections locales, contre 44% qui y sont favorables, selon un sondage Ifop publié début février.
M. Valls avait suscité les critiques dans son propre camp en septembre en avançant que la proposition numéro 50 de M. Hollande n’était ni une « revendication forte dans la société française » ni un « élément puissant d’intégration ». Soixante-quinze députés socialistes avaient publié dans la même édition du journal un appel en faveur de ce droit de vote. »