La cause de l’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, projet aussi inutile que nuisible, est une juste cause. Elle ne justifie en rien les destructions commises à Nantes et nous exprimons notre solidarité avec ceux qui en ont été victimes. Nous considérons particulièrement intolérable de s’en prendre aux outils du service public, alors que nous défendons comme écologistes son renforcement.
Depuis plus de 15 ans que ce projet d’aéroport a été ressorti des cartons, les écologistes s’y opposent à l’échelle locale, régionale et nationale. Chaque jour qui passe ajoute une raison supplémentaire d’abandonner ce projet : contrainte budgétaire de plus en plus lourde pour l’État et les collectivités, protection des terres agricoles contre l’étalement urbain, lutte contre le dérèglement climatique, inventaire de biodiversité des espaces concernés…
Lorsqu’il est apparu que des casseurs parasitaient et détournaient la manifestation de samedi 22 février, tous les responsables écologistes ont immédiatement condamné ces agissements inacceptables. Les casseurs et autres black blocks, selon les propres mots du ministre de l’Intérieur, ne se battent pas pour l’écologie ni même contre le projet d’aéroport, mais contre l’État et le capitalisme, comme leurs slogans taggués le montrent. Il y a eu d’autres manifestations de toute obédience, qui ont dérapé violemment. Là aussi, certains ont protesté contre les amalgames. Il est dommage que les condamnations soient à géométrie variable. Pour les écologistes, elles sont constantes et systématiques, quels que soient les sujets ou les organisateurs.
Nous, écologistes, laissons les uns et les autres à leurs contradictions. Nous, écologistes, prenons nos responsabilités et disons « plus jamais ça ». Nous ne voulons pas donner à ces violents l’occasion de mener leur guérilla urbaine, à Nantes ou ailleurs, nous demandons aux associations porteuses de cette lutte légitime de mener une réflexion approfondie sur les moyens d’éviter que nos mobilisations collectives ne soient détournées par des groupes radicaux.
Europe Écologie – Les Verts continuera inlassablement son combat contre ce projet. Faute d’un abandon à brève échéance du projet par l’État – solution la plus simple pour sortir de l’ambigüité, les préconisations de la commission de dialogue et des experts scientifiques doivent être mises en œuvre ce qui n’est toujours pas le cas et rien ne doit être entrepris tant que les recours sur les derniers arrêtés n’auront pas été jugés.
Signataires :
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie – Les Verts
Elen Debost, secrétaire régionale d’Europe Ecologie – Les Verts
Cécile Bir et Nicolas Martin, co-secrétaires du groupe local de Nantes d’EELV
Pascale Chiron, tête de liste écologiste et citoyenne à Nantes
Jean-Philippe Magnen, président du groupe EELV au conseil régional
Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique
François de Rugy, député de Loire-Atlantique