Vel d’Hiv : Panot maintient ses propos après son tweet polémique évoquant Macron et Pétain

La cheffe des Insoumis a l’Assemblée nationale a provoqué une polémique ce week-end en marge des commémorations de la rafle du Vel d’Hiv. Ce lundi matin, elle insiste tout en clarifiant ses propos.

« Avec ce tweet, je lance l’alerte. » Invitée ce lundi matin de franceinfo, Mathilde Panot maintient ses propos tenus ce week-end dans un tweet qui évoquait Macron, Pétain et le RN et qui a provoqué une polémique, jusque dans les rangs de ses alliés de la Nupes.

« Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vel d’Hiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN! », a jugé samedi soir la patronne des députés LFI au Palais-Bourbon sur son compte Twittertandis que le chef de l’État s’apprêtait à commémorer, le lendemain, les 80 ans du Vel d’Hiv depuis Pithiviers.

« C’est une lourde faute politique que le président a fait il y a quatre ans » fustige ce lundi matin la députée du Val-de-Marne, pour expliquer ses propos, en se basant sur ceux tenus par le chef de l’État sur le maréchal Pétain il y a quatre ans, à l’occasion du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

En 2018, Emmanuel Macron avait déclaré, interrogé par la presse: « Le maréchal Pétain a été pendant la Première Guerre mondiale un grand soldat, c’est une réalité de notre pays (…) On peut avoir été un grand soldat à la première guerre mondiale et avoir conduit à des choix funestes durant la deuxième ».

« Il n’y a pas deux Pétain »

Si la présidente du groupe LFI à l’Assemblée affirme qu’elle ne retirera pas son tweet, elle tient toutefois à apporter quelques précisions. « Il n’est pas possible de rendre hommage à Pétain, il n’y a pas matière à lui faire des compliments », ajoute-t-elle.

« Il n’y a pas deux Pétain, il n’y a qu’un Pétain et c’est un antisémite », affirme la femme politique. Le cas a été « tranché par la justice en 45 qui a frappé Philippe Pétain en lui retirant tous ces titres militaires », insiste-t-elle.

Visée par de nombreuses critiques, notamment au sein de l’intergroupe de la Nupes où elle est accusée de « céder à des équivalences hasardeuses et injurieuses », la députée LFI réfute d’avoir associé Pétain et Emmanuel Macron. « Où avez-vous vu un signe égal dans mon tweet? » fait-elle mine d’interroger. « Évidemment que Macron n’est pas Philippe Pétain? »

Nombreux ont été ceux à lui reprocher également d’instrumentaliser la Shoah et ne pas avoir mentionné les victimes juives commémorées ce samedi-là. À l’instar d’Esther Benbassa. « Chère Mathilde Panot, je vous estime. Mais là je dis stop. Dans votre tweet, je ne vois pas le mot juif, c’est eux que la rafle a concernés. Laissons les morts en paix, ne les instrumentalisons pas. Et soyons clairs: le macronisme est notre adversaire, mais ce n’est pas Vichy », a rappelé la sénatrice écologiste.

Les « résurgences du passé »

« Je suis inquiète d’entendre des propos comme ‘nation organique’ (…) un vocabulaire qui vient directement de l’extrême droite », poursuit ce lundi matin l’élue, en faisant référence à des mots utilisés par Emmanuel Macron lors de son interview du 14 juillet. Son tweet, d’après elle, est ainsi une façon de « lancer l’alerte ».

« Une commémoration, c’est aussi un moment où il faut pointer les résurgences du passé dans notre présent », prévient-elle.

Et de rappeler la percée historique du Rassemblement national à l’Assemblée nationale en juin dernier: « Il y a 89 députés RN, il faut s’interroger là-dessus et toujours lutter contre les idées d’extrême droite, racistes et antisémites », conclut Mathilde Panot.

Invitée de notre antenne au même moment, la présidente du groupe Renaissance (ex-LaREM) à l’Hémicycle, Aurore Bergé, en a rajouté une couche: « Chaque jour, LFI franchit un cap supplémentaire d’indignité par rapport à ces sujets », a-t-elle jugé.

Source : https://www.bfmtv.com/politique/c-est-une-lourde-faute-politique-que-le-president-a-fait-il-y-a-quatre-ans-mathilde-panot-maintient-ses-propos_AN-202207180181.html