Turquie : la stratégie gagnante d’Erdogan (Le Parisien, 2 novembre 2015)

« Le discours du président turc, «l’AKP ou le chaos», a donc fonctionné. A 61 ans, Recep Tayyip Erdogan a réussi son pari : après son revers lors des législatives du mois de juin, son parti islamo-conservateur, l’AKP, peut former un gouvernement sans avoir besoin d’une coalition.

Et contrairement à ce que prédisaient les sondages, le parti pro-kurde, le HDP, recule.

Durant toute la campagne, marquée par la reprise des violences avec les rebelles kurdes du PKK et par l’attentat attribué à Daech ayant fait 102 morts à Ankara, Recep Tayyip Erdogan a misé sur une stratégie de tension. Ses détracteurs l’ont accusé d’attiser le climat de violences avec le PKK pour mieux affaiblir le HDP, qui l’avait privé de la majorité absolue en juin.

Ce lundi matin, le quotidien d’opposition au régime, Cumhuriyet, a titré «C’est la victoire de la peur». D’autres journaux, proches du pouvoir, saluent au contraire «la victoire de la stabilité».

Les résultats
Le Parti de la justice et du développement (AKP) a recueilli 49,4% des suffrages et raflé 316 des 550 sièges de députés. Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) arrive deuxième avec 25,4% des voix et 134 sièges, devant le Parti de l’action nationaliste (MHP, droite) avec 12% et 41 sièges, en fort recul. Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), entré triomphalement au Parlement en juin, ne dépasse que de justesse le seuil minimal de représentation (10,7%, soit 59 sièges).

Ces résultats ont aussi fait réagir en France, notamment la sénatrice écologiste Esther Benbassa, née à Istanbul.

z

 

Pour (re)lire l’article du Parisien dans son intégralité, cliquez ici !