Plus de 230 élu·es écologistes soutiennent le secteur de la culture qui demande la mise en place d’un échéancier de la reprise d’activité.
En ce mois de mars 2021, cela fera un an qu’ont commencé les annulations de spectacles, les fermetures des musées, des cinémas et des lieux de patrimoine. Triste anniversaire. Un an de naufrage de la culture. Un an que ce qui fait lien dans notre société, ce qui nous fait penser, ce qui nous fait rêver, rire, pleurer, bref ce qui fait notre humanité, est mis à l’arrêt. Aller dans un musée. Se retrouver dans un cinéma. Sortir voir un spectacle. Participer à un festival. Du passé sans avenir clair.
Derrière la durée de cette privation d’expression culturelle, on ressent le désespoir, la frustration et l’impatience dans l’ensemble de la population. Au cœur de cette désespérance, les artistes, les technicien-ne-s, les administratifs, les prestataires, les indépendant·es, les auteur·trices voient des milliers et des milliers d’heures de travail s’envoler. Un an plus tard, il n’y a pas de perspective réaliste et concrète pour le secteur.
Nous nous réjouissons que les librairies et les disquaires soient enfin considérés comme essentiels, mais il n’en est toujours pas de même pour le cinéma, le spectacle vivant, le patrimoine et les musées, l’enseignement et la pratique amateure artistique, où d’immenses difficultés demeurent présentes.
Nous ne pouvons rester indifférent·es à ce qui s’annonce comme l’un des plus grands plans sociaux de notre histoire récente. Il est urgent que le gouvernement prenne toute la mesure du soutien à apporter à l’ensemble de ces professionnel·les. Des conseils municipaux au Sénat en passant par les départements et les régions, nous, élu·es et militant·es écologistes, sommes présent·es et proposons des réponses concrètes : mises à disposition des lieux, accompagnement économique, protocoles de réouverture ou le renforcement des formes alternatives de médiation artistique et culturelle (représentations dans des lieux non dédiés, dans les écoles, dans les Ehpad…).
Nous soutenons la demande des organisations du secteur de mettre en place sans délai un échéancier de la reprise d’activité, des dispositifs de soutien aux auteur·trices et aux travailleur-euses précaires de la culture, la prolongation de l’année blanche pour les intermittent·es, et un soutien équitable pour les entreprises culturelles qui en ont le plus besoin.
Toutes et tous, nous ne pouvons plus être privé·es plus longtemps de toute vie culturelle, des échanges qu’engendrent l’art et la création. Les possibilités offertes par les nouvelles technologies ne peuvent pas être comparées à l’expérience collective de vibrer devant un spectacle, un film ou un concert. S’approcher, aller à la rencontre d’un tableau, d’une sculpture, d’une performance, est une expérience sensible unique. Les artistes ne peuvent vivre leur art sans public.
Nous ne pouvons être réduit·es qu’à des êtres productif·ves et des consommateur·trices. Dans cette période anxiogène où l’isolement engendré par l’épidémie déstabilise et appauvrit nos modes de vie, fragilise nos équilibres, nous avons plus que jamais besoin de culture vivante.
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