Le retrait d’un texte renforçant l’accès à l’IVG a provoqué des réactions indignées de la gauche et de la majorité mardi à l’Assemblée nationale. Son auteure, la députée Albane Gaillot (non inscrite), et 80 députés et sénateurs, cosignent cette tribune pour demander au gouvernement de « reprendre la proposition de loi […] pour en accélérer l’adoption ».
Voici leur tribune : « L’Assemblée nationale a adopté le 8 octobre en première lecture une proposition de loi transpartisane visant à renforcer l’accès à l’IVG, qui prévoit notamment l’allongement des délais légaux de 12 à 14 semaines de grossesse ou encore l’ouverture de la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer des IVG instrumentales. Adoptée pour la deuxième fois en Commission des affaires sociales la semaine dernière, elle devait être examinée en seconde lecture ce jeudi 18 février dans le cadre de la journée d’initiative parlementaire du groupe Socialistes et apparentés. Une fois encore, le groupe Les Républicains en a décidé autrement.
Après avoir simplement refusé de débattre en première lecture au Sénat, les député.e.s Républicains ont cette fois-ci déposé quelques 423 amendements volontairement inopérants, empêchant de fait la tenue d’un débat intelligible et productif. Obstruction parlementaire et attaque à la démocratie, il ne s’agit en aucun cas de conclure un débat qui ne pourrait aboutir autrement, mais d’y couper court.
Nous refusons de voir cette proposition de loi confisquée par une frange conservatrice et réactionnaire de notre Parlement. Nous sommes bien plus nombreux et nombreuses à défendre le droit à l’avortement que les 105 député.e.s Républicains qui s’y opposent. Car la proposition de loi que nous soutenons n’est pas seulement la nôtre : elle est celle des femmes en premier lieu, celle des associations, celle des professionnel.le.s de santé engagé.e.s à leurs côtés.
Nous n’avons plus de temps à perdre. Adoptée une première fois par l’Assemblée nationale et alors que le Conseil Consultatif National d’Ethique considère qu’il n’y a pas d’objection éthique à allonger le délai d’accès à l’IVG, il est plus qu’urgent que la navette parlementaire se poursuive.
Nous, parlementaires engagé.e.s pour le droit à l’avortement, appelons le gouvernement à reprendre la proposition de loi et à l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée puis du Sénat, pour en accélérer l’adoption.
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