Transsexuels: une proposition de loi pour faciliter les changements de sexe à l’état civil (TF1, 15 mai)

Transsexuels: une proposition de loi pour faciliter les changements de sexe à l’état civil

par Nicolas Fertin avec AFP

Une proposition de loi visant à faciliter les changements de sexe à l’état civil, en introduisant la notion « d’identité de genre », a été déposée au Sénat pour être discutée à la rentrée. C’est son initiatrice, Esther Benbassa, sénatrice EELV, qui a fait cette annonce ce mercredi

Monsieur ou madame ? La proposition de loi déposée vise à pouvoir changer d’état civil pour les  transsexuels à l’issue « d’une instruction uniquement administrative, sans  examen médical et sans intervention d’un juge », a indiqué la sénatrice EELV Esther Benbassa lors d’une conférence de presse.

Une demande serait déposée devant une administration (qui reste à  déterminer), le dossier serait examiné en trois mois et le changement serait  ensuite publié au Journal Officiel, sur le modèle de ce qui est fait dans le  cas d’un changement de prénom. La proposition prévoit de remplacer la notion « d’identité sexuelle » par  celle « d’identité de genre » « qui recouvre davantage la réalité et la diversité  des situations des intéressées », selon la sénatrice.

En France, le changement d’identité repose sur la jurisprudence. Les  tribunaux exigent de nombreuses expertises médicales, et souvent la preuve de  la transformation physique donc de la stérilisation.

Seule une centaine de demandes sont faites chaque année en France, pour  quelque 15.000 transsexuels selon les associations (en comptant les  transgenres, qui ont l’apparence du sexe opposé mais sans modifier le corps, et  les transsexuels, qui vont au bout de la transformation).
« Ce n’est pas le texte parfait dont on pouvait rêver mais il réserve  beaucoup d’avancées », a jugé Philippe Colomb, spécialiste de la question au  sein d’EELV, présent à la conférence de presse.

« C’est une loi pour le respect des personnes. Il ne s’agit pas de donner  plus de droits aux trans mais de leur donner accès au droit », a jugé Clémence  Zamora Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT (Lesbiennes-gay-bi et trans). De son côté, l’association Existrans approuve l’introduction du critère  « d’identité de genre » mais pointe dans un communiqué plusieurs insuffisances:  « durée trop longue de la procédure, risques importants de contestation par un  tiers, mauvaise protection de la vie privée », dans un communiqué. Mme Benbassa  espère que le texte pourra commencer à être discuté « à la rentrée », a-t-elle  dit à l’AFP.