Thérapies de conversion

Message aux victimes et personnes tentées de se lancer dans un tel processus. Vivre libre et en sécurité, c’est votre droit le plus total. Peu importe votre genre ou votre orientation sexuelle. Restez comme vous êtes. Vous n’êtes pas seuls.

Discussion générale en séance publique de la PPL Interdire les pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle :

Intégralité du texte prononcé :

Monsieur le Président, 

Madame la Ministre,

Cher⸱e⸱s Collègues,

Le 1er mars 2018, le Parlement européen adoptait une résolution exhortant les pays membres de la communauté à interdire les thérapies de conversion censées modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Jusqu’à aujourd’hui, il n’existait en France aucune loi visant à proscrire ce genre de pratiques, particulièrement barbares et dont certaines se rapprochent d’actes de torture. 

Si le phénomène est peu documenté, les rares témoignages qui en ressortent sont glaçants : injections de testostérone, électrochocs et autres psychothérapies forcées composaient le quotidien des victimes, de ce qu’on appelle communément des « thérapies de conversion ». 

Je souhaite m’arrêter un instant sur l’utilisation de ce vocabulaire. Ce terme de « thérapie » induit directement que l’homosexualité serait une maladie, tout comme l’appartenance à un genre qui sort du cadre binaire.  Cette idée conservatrice est encore prégnante dans une partie de notre société, particulièrement au sein de communautés religieuses extrémistes, qui font de cette doctrine passéiste leur fonds de commerce. 

Je souhaite adresser un message aux victimes de ces thérapies ainsi qu’aux personnes tentées de se lancer dans un tel processus. Vivre libre et en sécurité, c’est votre droit le plus total. Peu importe votre genre ou votre orientation sexuelle. Restez comme vous êtes. Vous n’êtes pas seuls. 

Les associations sont nombreuses à venir en aide aux jeunes qui éprouvent des difficultés à vivre leur orientation sexuelle ou leur genre. L’État doit maintenant octroyer les moyens nécessaires pour permettre à toutes les personnes LGBTQIA+ de vivre librement. Des accompagnements doivent être proposés dans tous les établissements scolaires et en dehors aux personnes qui, pour des raisons souvent variées, souffrent de ne pouvoir s’épanouir pleinement du fait de leur orientation sexuelle ou identité de genre. Ce travail devrait se coupler de campagnes de pédagogie et de sensibilisation aux sexualités et aux droits de toutes les personnes LGBTQIA+ auprès des enfants, à commencer par les livres scolaires, mais aussi auprès du grand public. 

Même si le travail à effectuer reste conséquent, c’est avec détermination que je voterai pour l’adoption de ce texte. 

Merci.

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI