Sénat: quatre sénateurs EELV prêts à quitter leur groupe (AFP, 20 octobre 2015)

Quatre sénateurs membres du parti EELV ont menacé mardi de quitter le groupe écologiste de la Haute Assemblée, en raison du maintien à sa tête de Jean-Vincent Placé, qui a quitté leur parti et a créé l’Union des démocrates et écologistes (UDE).

 

« Si la situation n’évolue pas d’ici le 4 novembre, nous quittons le groupe », ont dit à l’AFP Ronan Dantec (Loire-Atlantique), Esther Benbassa (Val-de-Marne), Jean Desessard (Paris) et André Gattolin (Hauts-de-Seine).

 

Le groupe écologiste du Sénat a actuellement 10 membres, le seuil minimum pour former un groupe politique à la Haute Assemblée. Plusieurs n’appartiennent pas à EELV. Si les quatre sénateurs EELV mettent leur menace à exécution, c’en est fini du groupe.

 

Les dix sénateurs écologistes s’étaient réunis mercredi matin. « Malheureusemen t cette réunion n’a pas permis de dépasser les blocages observés », a souligné M. Dantec.

 

« Nous sommes attachés au maintien d’un groupe écologiste, nous avons essayé de trouver des formules, mais il y a une ligne rouge, à savoir que Jean-Vincent Placé, qui a fondé un parti politique concurrent à EELV, ne peut pas rester président », a-t-il ajouté.

 

« Nous avons à nouveau cherché ce matin une solution mais nous avons buté sur le fait qu’il refuse de ne pas être président institutionnel du groupe, y compris dans le cadre d’un tourniquet que nous avons proposé », a-t-il ajouté.

 

Jean Desessard de son côté a rappelé la déclaration du bureau exécutif d’EELV du 10 octobre, qui a demandé à ce que la présidence du groupe au Sénat revienne à un parlementaire membre du parti et qu' »en tout état de cause cette présidence ne peut pas être assurée par un dirigeant d’un parti concurrent ».

 

« Nous nous inscrivons dans la ligne du bureau exécutif, on ne peut pas faire comme si rien était », a-t-il ajouté, précisant que la démarche des quatre sénateurs avait le « soutien clair » du parti.

 

« Si le groupe disparait, nous ne serions pas responsable », a estimé Mme Benbassa.

 

« Je m’efforcerai à tout faire pour préserver l’unité du groupe, dans le dialogue », a réagi auprès de l’AFP M. Placé, rappelant qu’il avait proposé une solution avec deux coprésidents, comme c’est le cas à l’Assemblée.