« La commission des Lois du Sénat a adopté mercredi la proposition de loi d’Esther Benbassa (EELV) abrogeant le délit de racolage public et qui sera examinée le 28 mars par la Haute Assemblée, a-t-on appris de source parlementaire. Le texte a été voté « à une très forte majorité » par la gauche, mais aussi par une partie des sénateurs de droite présents, a-t-on précisé. La loi pour la sécurité intérieure de 2003 a pénalisé le racolage, actif et passif, en le punissant d’une peine maximale de 2 mois d’emprisonnement et de 3.750 euros d’amende.
Elle avait pour objectif de diminuer les troubles à la tranquillité publique, tout en permettant à la police et à la gendarmerie de recueillir des informations sur les réseaux de proxénétisme. Ces deux objectifs sont loin d’être atteints, a estimé la rapporteure Virginie Klès (PS).
Elle a observé que la crainte d’être arrêtées avait conduit de nombreuses personnes prostituées à s’éloigner des centres urbains, aggravant leur situation sanitaire et sociale et les exposant à un risque accru de violences. Elle a aussi considéré « paradoxal », alors que la prostitution est licite en France, de traiter en délinquantes les personnes qui s’y livrent alors qu’elles « sont le plus souvent des victimes ».
Pour autant, elle a souhaité que l’abrogation du délit de racolage « ne soit qu’une première étape qui devra être suivie d’un ensemble de mesures relatives à la situation des personnes prostituées et à la répression des réseaux de proxénétisme ». »