[…] « C’est le client qui crée la prostitution »
Le texte devrait repartir en deuxième lecture à l’Assemblée. En cas de désaccord entre les deux chambres, ce seront les députés qui auront le dernier mot. « Notre détermination et notre confiance restent intactes, notre but reste le même : permettre aux quelque 90% de personnes prostituées victimes de la traite, dans leur immense majorité des femmes, de sortir enfin de ce véritable esclavage moderne », ont réagi les députés socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier
Pour le président de la commission spéciale Jean-Pierre Vial (UMP), « la pénalisation des clients comportait plus de risques que de bénéfices. Il était dès lors logique de rétablir le délit de racolage ». Pour l’écologiste Esther Benbassa, au contraire, les conséquences du délit de racolage « sont terribles pour les personnes prostituées ». « Il est tout bonnement impensable de rétablir ce délit qui a fait, en douze ans, la preuve de son inutilité en matière de répression des réseaux et de dangerosité à l’égard des personnes prostituées », a-t-elle poursuivi.
Pour sa part, la secrétaire d’État chargée des droits de la femme Pascale Boistard a rappelé que « c’est le client qui crée la prostitution« . « Il a été choisi de ne pas faire de l’achat d’acte sexuel un délit mais une contravention de cinquième classe », a-t-elle rappelé. « Mais ce texte va au-delà du droit : il affirme qu’on ne peut acheter un corps. Et il renforce la lutte contre les réseaux. » La proposition de loi prévoit aussi le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, une aide aux victimes et le développement d’alternatives à la prostitution, et une politique de prévention auprès des jeunes. »
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