» Toutelaculture a relayé cette semaine l’appel de la Marche de la dignité contre le racisme et les violences policières lancée par un collectif de femmes, à l’occasion des 10 ans du décès de Zyed et Bounia. Retour sur une manifestation qui aurait du être une marche recueillie et exemplaire mais a été en partie dépossédée de son objet par des organisations aux agendas politiques bien différents.
L’appel de la marche de la dignité a été relayé par une partie de la presse, notammentLibération et Médiapart. L’idée de ce rassemblement est venu d’Amal Bentounsi, dont le frère est décédé dans des circonstances troubles lors d’une course-poursuite avec la police et membre d’Urgence notre police assassine. Le collectif de femmes (MAFED) créé pour l’occasion afin d’organiser la Marche regroupait en revanche des personnalités très diverses, pas toujours liées à la question des violences policières, et comprenant également des associations comme les Indigènes de la république qui s’attaquent de front à l’idée même de République et de laïcité. On retrouvait ce même flou du côté des signataires, très variés. Avec d’un côté des artistes rassembleurs (IAM, Kery James, Mouloud Achour), des sociologues des banlieues (Marwane Mohammed), des associations de soutien aux migrants (GISTI) et des collectifs de famille de victimes (Justice et vérité pour Ali Ziri) etc.
De l’autre côté, en revanche, des personnalités clivantes ou des groupes ne s’inscrivant en aucun cas dans l’agenda décrit et l’exigence attendue de rassemblement. Avec la signature de Tariq Ramadan, connu pour ses positions provocatrices , et du BDS France prônant le boycott d’Israël (et n’ayant pas grand chose à faire dans une manifestation contre les discriminations et les violences policières en France). L’anti-sémitisme était également absent de l’appel qui listait pourtant spécifiquement la négrophobie, l’arabophobie et la romophobie. Un choix politique très discutable, qui avait d’ailleurs refroidi une partie des soutiens potentiels. Dont certains partis politiques comme Europe-Ecologie Les Verts, malgré tout présents à la manifestation, mais qui n’avaient pas souhaité signer le texte.
Qu-en était-il à la manifestation? Ce mélange de positions sincères et de récupérations rances était bien présent. D’un côté, la parole donnée aux familles de victimes qui ont pu s’exprimer au micro, notamment la fille d’Ali Ziri, au discours très émouvant. Beaucoup de pancartes avec les portraits de jeunes décédés lors d’interpellations policières. Des élus comme la sénatrice verte Esther Benbassa qui ont manifesté sous des banderoles pour l’inclusion de tous et de toutes. Une présence de militants LGBT. Une foule plus métissée que d’habitude et une volonté de se rappeler les émeutes de 2005, le décès de Zyed et Bounia et la question sociale en banlieue. […]
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