Question écrite « Manque de médicaments dans les services de réanimation des hôpitaux français »

Question écrite n° 15268 de Mme Esther Benbassa (Paris – CRCE-R) publiée dans le JO Sénat du 16/04/2020 – page 1776

Mme Esther Benbassa attire l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la pénurie de médicaments qui menace les services de réanimation des hôpitaux français.

Dans son intervention télévisée en date du 2 avril 2020, le Premier ministre a lui-même déclaré qu’il y avait « des tensions très fortes sur l’approvisionnement » de certains médicaments.

Les services de réanimation manquent désormais d’antibiotiques et surtout de sédatifs (morphine et curare notamment), qui sont nécessaires aux intubations. Les stocks dans les hôpitaux d’anesthésiants comme le cisatracurium et d’hypnotisants comme le midazolam et propofol, qui permettent de plonger les patients dans le coma artificiel, se raréfient.

À l’échelle de la planète, une surconsommation médicamenteuse de 2 000 % a été constatée, ces dernières semaines. Cette pénurie est donc globale, face à une épidémie mondiale.

Mais la situation française est particulièrement inquiétante : dans les zones les plus touchées, les hôpitaux civils n’ont qu’une semaine d’approvisionnement en médicaments, tandis que les établissements médicaux militaires n’ont plus que 2,5 jours de stock, contre 15 jours en temps normal.

Face à ce problème majeur, le dispositif choisi par le Gouvernement vise à puiser dans les stocks des hôpitaux des départements peu impactés. Cette solution n’est pas viable puisque ces collectivités pourraient être elles aussi frappées dans les jours à venir plus durement par l’épidémie.

Bien que mobilisés, les industries et laboratoires pharmaceutiques français ne semblent pas en capacité de produire, en quantité adéquate, le matériel médical nécessaire à cette situation de crise. Ces manques engendrent un désarroi croissant chez le personnel soignant et un risque réel pour la santé et la survie des patients admis en réanimation.

Elle lui demande quelle sera la stratégie du service public hospitalier français, pour pallier la raréfaction des médicaments dans les services de réanimation.

En attente de réponse du Ministère des solidarités et de la santé