Quand José Bové mélange OGM et procréation médicalement assistée ( Sud Ouest, le 6 mai 2014)

L’eurodéputé écologiste José Bové s’est déclaré contre la procréation médicalement assistée (PMA). Polémique chez les écologistes. 

« Je pense qu’à un moment, le droit à la vie et le droit à l’enfant sont deux choses différentes. Je ne crois pas que le droit à l’enfant soit un droit. Je vais me faire plein d’ennemis« .

L’eurodéputé José Bové (il est candidat à une réélection dans le Sud-Ouest), était l’invité de l’émission « Face aux chrétiens », le mercredi 30 avril sur la chaîne KTO, une interview en partenariat avec La Croix. A la veille du pont du 1er mai, les déclarations qu’il y a réalisées n’ont  d’abord rencontré que peu d’échos. Mais depuis deux jours, la polémique enfle.

On sait le combat que Bové mène depuis des années contre les OGM. Mais le député européen a cette fois affirmé son opposition à la PMA, la procréation médicalement assistée, en amalgamant les deux : « Je crois qu’il faut être très prudent sur ces questions là… Que ce soit pour les couples homosexuels ou hétérosexuels, que ce soit sur le végétal, l’animal et a fortiori sur l’humain, je suis contre toute manipulation sur le vivant. (…) On va vers l’eugénisme…

Tollé au sein même du mouvement écologiste. La sénatrice EELV Esther Benbassa a réagi sur Twitter puis dans une tribune sur Le Huff Post, la sénatrice s’indigne :  « Sur la PMA, José Bové peut avoir des réserves et les exprimer. Mais cette « manipulation sur le vivant », c’en est un peu trop. Nous interdira-t-on aussi de prendre des antibiotiques pour laisser les bactéries se développer librement, ou même de prendre la pilule… ? (…) José Bové est-il imbu du mythe du « bon sauvage ».

« Si on nous compare à la Manif pour tous, ce n’est pas 9% mais 3% qu’on va faire (aux élections européennes, ndlr) », ajoute-t-elle dans Libération (article payant).

De son côté, Bové persiste. Dans Libération, il ajoute avoir échangé sur la question avec Jacques Testard, le biologiste qui a contribué à la naissance d’Amandine, le premier bébé éprouvette en 1981 : « A l’époque, l’Inserm avait fait appel à lui car il était le meilleur pour sélectionner les vaches laitières afin qu’elle produisent plus de lait »…  Et il termine en fustigeant les « chiens de garde » des réseaux sociaux.

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