QAG sur la situation des migrants à Calais

 « Migrants et associations, eux, attendent un moratoire sur les évacuations pour l’hiver. Que comptez-vous faire, Monsieur le Ministre ? Les mots « détresse », « urgence », font-ils partie de votre vocabulaire ? La République a-t-elle, oui ou non, un devoir de fraternité à l’égard de gens qui, avant d’être des clandestins, sont nos semblables : des humains ? »

Question au gouvernement au sujet de la situation des migrants à Calais :

https://www.youtube.com/watch?v=K2TM8FDSBRk

Intégralité du texte prononcé :

Monsieur le Président, 

Monsieur le Ministre,

Le 4 novembre, un migrant est retrouvé mort sur une plage de Wissant dans le Pas-de-Calais. Deux autres en hypothermie sont transportés à l’hôpital. Le même jour un TER en percute accidentellement 4 qui circulent sur les voies, faisant un mort et un blessé en urgence absolue. 

La liste est hélas longue de ces tragédies. Ils sont arrivés au péril de leur vie en France, ils y trouvent la mort plutôt que l’accueil. Ils veulent gagner la Grande-Bretagne pour s’y construire un avenir décent, on les en empêche. Ils errent en attendant dans les rues de Calais.

Le prêtre Philippe Demeestère a fait 25 jours de grève de la faim, deux autres personnes, Ludovic Holbein et Anaïs Vogel, l’ont accompagné dans cette action – et la poursuivent. Et ce pour dénoncer la situation des quelque 1 500 migrants présents à Calais. Hier, je m’y suis rendue avec mon cabinet pour les voir et les entendre ainsi que les associations. 

Depuis le 27 octobre, un médiateur choisi par le gouvernement, Didier Leschi, directeur de l’OFII, tente de trouver un compromis. Rien de nouveau, rien de concret n’est sorti de ces négociations. 

Migrants et associations, eux, attendent un moratoire sur les évacuations pour l’hiver. Que comptez-vous faire, Monsieur le Ministre ? Les mots « détresse », « urgence », font-ils partie de votre vocabulaire ? La République a-t-elle, oui ou non, un devoir de fraternité à l’égard de gens qui, avant d’être des clandestins, sont nos semblables : des humains ?

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI