Prostitution : les sénateurs révisent le texte (Le Figaro, 31 mars 2015)

[…] «Un affichage idéologique»

Vice-présidente de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, Esther Benbassa s’insurge, elle aussi, contre le rétablissement du délit de racolage. «Qu’est-ce qu’on veut exactement avec cette loi?, interroge la sénatrice écologiste. Rétablir les bonnes mœurs? Nous féministes, nous voulions la liberté de nos corps ; essayons de ne pas dicter aux femmes leur mode de sexualité!» En «détricotant sans arrêt» ce texte, poursuit-elle, «on en a fait un texte prohibionniste, avec le rétablissement du délit de racolage, que le Sénat avait pourtant abrogé en 2013 en votant à l’unanimité une proposition de loi que j’avais déposée. Ne transformons pas le Code pénal à la seule fin d’un affichage idéologique! Sachons écouter les premières intéressées!». Act-up-Paris, Aides, Médecins du monde… un collectif d’associations travaillant avec les personnes prostituées confirme: «La pénalisation nuit gravement à la santé, affirme-t-il dans un communiqué. Voté il y a douze ans, le délit de racolage a largement dégradé les conditions de santé et d’exercice des personnes qui se prostituent. Rejetées de l’espace public, moins accessibles aux associations de soutien, elles sont aussi davantage exposées aux violences et aux risques, et moins en capacité de négocier des rapports protégés. La pénalisation des clients répond aux mêmes postures idéologiques, ignorant délibérément la réalité de terrain.» […]

 

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