Prostitution : le Sénat supprime la pénalisation des clients et rétablit le délit de racolage (Les Echos, 31 mars 2015)

[…] « Le délit de racolage rétabli de justesse

Le délit de racolage a été rétabli par 162 sénateurs, 142 UMP et 19 UDI-UC, tandis que 161 ont voté contre : 12 centristes, et les membres des groupes socialiste, CRC (Communiste, républicain et citoyen), RDSE (à majorité PRG) et écologiste.

Pour Esther Benbassa (écologiste), les conséquences du délit de racolage « sont terribles pour les personnes prostituées ». « Il est tout bonnement impensable de rétablir ce délit qui a fait, en douze ans, la preuve de son inutilité en matière de répression des réseaux et de dangerosité à l’égard des personnes prostituées », a-t-elle poursuivi.

En revanche, pour M. Vial, « les forces de l’ordre doivent avoir les moyens de remonter les réseaux ». « Sans l’établissement de ce délit, nous nous trouverions en état d’apesanteur », a-t-il estimé.

Pour sa part, la secrétaire d’État chargée des droits de la femme, Pascale Boistard, a rappelé que « c’est le client qui crée la prostitution ». « Il a été choisi de ne pas faire de l’achat d’acte sexuel un délit mais une contravention de cinquième classe », a-t-elle rappelé. « Mais ce texte va au-delà du droit : il affirme qu’on ne peut acheter un corps. Et il renforce la lutte contre les réseaux ». […]