Par Reuters.
« Cette mesure, très critiquée par les prostituées, n’a fait que » fragiliser davantage des prostituées déjà vivement stigmatisées », selon la sénatrice Esther Benbassa, à l’origine de la proposition de loi.
A moins d’un cafouillage de dernière minute, le Sénat devrait voter ce jeudi 28 mars le texte de loi abrogeant le délit de racolage passif. Pour rappel, le racolage passif est décrit ainsi par la loi instaurée en 2003 par Nicolas Sarkozy : « Le fait, par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d’autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération« . La mesure, très contestée chez les prostituées, devrait être abrogé jeudi par le Sénat, où la gauche est majoritaire. Avant 2003, le « racolage passif » était puni d’une simple contravention. Depuis, l’acte est passible d’une peine de deux mois de prison et également d’une amende pouvant aller jusqu’à 3.750 euros.
Le texte de loi est proposé par la sénatrice d’Europe Ecologie Les Verts Esther Benbassa qui a tenu à défendre sa position dans les colonnes du Huffington Post : « Cette loi n’a pas aidé au démantèlement des réseaux. Elle a bien plutôt aggravé la relégation et l’isolement des personnes prostituées en raison de la clandestinité qu’elle a induite. » Ainsi, les chiffres sont très clairs : il y a eu, en 2011, 2 473 procédures pour « racolage passif », contre 5 152 en 2004. « L’institution du délit de racolage n’a fait que fragiliser davantage des prostituées déjà vivement stigmatisées », a insisté Esther Benbassa.
L’abrogation du délit de racolage passif était une promesse de campagne de François Hollande. »
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