« François Hollande annonce un nouveau texte pour alourdir les sanctions pénales contre les propos racistes. C’est en réalité « ce qu’avait annoncé le premier ministre à la rentrée » a précisé sur Public Sénat Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes.
L’affaire Morano continue d’avoir des répercussions politiques. En déplacement au site-mémorial du Camp d’internement des Milles (Bouches-de-Rhône), François Hollande s’est placé sur le terrain des valeurs, comme le fait la gauche depuis plusieurs mois et surtout depuis les attentats du 11 janvier. « La République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau. (…) Elle ne connaît que des citoyens, libres et égaux en droit. Et ce n’est pas négociable », a-t-il dit dans une allusion aux propos polémiques de Nadine Morano.
Le chef de l’Etat entend aller plus loin et renforcer la législation pénale. « J’ai demandé à la garde des Sceaux (Christiane Taubira) de préparer d’ici à la fin de l’année un texte réformant le code pénal pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite une circonstance aggravante pour une infraction, quelle qu’elle soit, quel qu’en soit l’auteur », a déclaré le président de la République. Une annonce qui va dans le sens de la proposition du sénateur PS Luc Carvounas, en ne la limitant pas uniquement aux élus et aux personnes détentrices de l’autorité publique mais en l’élargissant à tout le monde. […]
« Les valeurs sont à la base de l’identité même de la gauche »
A gauche, la communiste Elianne Assassi y voit « une avancée ». « Mais autant que le gouvernement fasse un grand pas en reprenant notre proposition de loi déposée à l’Assemblée qui vise à retirer le mot race de la Constitution » ajoute la présidente du groupe communiste du Sénat. La sénatrice EELV Esther Benbassa y voit aussi « une bonne chose », mais « la loi ne suffit pas toujours à changer la situation » note-t-elle, soulignant l’importance de « la pédagogie ». Esther Benbassa pointe aussi « le cynisme des politiques qui courent derrière le FN » et facilitent le développement « de la xénophobie ».
Pour le sénateur PS de Paris Davis Assouline, « on sous-estime l’ampleur des dégâts du racisme et de l’antisémitisme ». « Ce ne sont pas des opinions », rappelle-t-il, « c’est un délit. Si on peut l’accentuer, c’est bien ». Porter le combat le terrain des valeurs a du sens, selon le sénateur de Paris : « Les valeurs sont à la base de l’identité même de la gauche. Des fois, on oublie que ça part de là ».
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