PPR visant à interdire l’importation de produits issus du travail forcé de la population ouïghoure en République populaire de Chine

Intervention en séance : https://youtu.be/m–51WzGC2A

Intégralité du texte prononcé :

Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mes Cher⸱e⸱s collègues, Vous avez certainement entendu parler de SHEIN, allégorie de la fast fashion : t-shirt à 2 euros, robes à 9 euros et accessoires de mode défiant toute concurrence. Tel est le prix de l’esclavage moderne.

Le 5 mai, cette enseigne chinoise a ouvert en plein cœur de notre capitale et pour la seconde fois, une boutique éphémère où des milliers de Français se sont précipités pour effectuer des achats. À qui pouvons-nous jeter la pierre ? Au consommateur qui, faisant face à l’inflation, souhaite acheter à moindre coût ou au Gouvernement qui permet que ce géant chinois exploitant les Ouïghours comme main d’œuvre forcée s’installe librement sur notre sol en toute impunité ?

La marque SHEIN enregistre un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros et pourtant elle ne rémunère ses employés Ouïghours qu’une poignée de centimes. Cela bien entendu sans contrat de travail et avec des conditions on ne peut plus exécrables.

Le 9 juin 2022, la veille de la journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le Parlement européen a cherché à protéger le peuple Ouïghour, en interdisant l’import de produits issus de leur travail forcé, mais sans s’en donner véritablement les moyens.

Si la réalité des persécutions que subit ce peuple ne fait plus débat, si la nature même d’un génocide se profile, l’effectivité limitée des mesures européennes nous invite à vouloir aller plus loin pour défendre le respect des Droits de l’Homme.

Uniqlo, Zara, Bershka, Massimo Dutti, Sandro, Maje, Fursac, trop d’enseignes de géants de la mode que nous avons tous fréquenté au moins une fois, font des profits colossaux en vendant ces articles produits en Chine au mépris des droits de l’Homme. En avril dernier, le combat des ONG envers ces pratiques a été classé sans suite, le besoin de nouveaux instruments apparaît évident.

La proposition de résolution dont nous débattons aujourd’hui vise à assurer une meilleure traçabilité, afin que soit démontré que ces produits importés ne soient pas issus du travail forcé ouïghour et que l’industrie textile, pour ne citer qu’elle, ne puisse plus se cacher derrière son ignorance. Cher.e.s collègues, puisque tout reste à faire, que des textes ambitieux sont nécessaires, apportons notre soutien à cette cause juste. Pour que l’histoire ne puisse nous juger pour notre inaction, adoptons aujourd’hui cette résolution.

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI