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« Ce qui est en cause, c’est l’émancipation des femmes », déclare Laurence Rossignol au micro d’Europe 1 le 15 août. Pour la ministre de la Famille, cette tenue de bain qui couvre tout le corps (hormis le visage) n’est « pas juste une nouvelle gamme de maillots de bain », mais « un projet de société » qui vise à « cacher le corps des femmes, pour cacher les femmes ». En 1989 déjà, à la suite de « l’affaire de Creil », la philosophe féministe Elisabeth Badinter publiait une tribune dans Le Nouvel Observateur avec d’autres intellectuels, dénonçant le foulard islamique comme « symbole de la soumission féminine. »
Là aussi, deux camps s’affrontent. Car une autre partie de la gauche conteste cette association d’idées entre voile, burkini et domination masculine. Pour celle-ci, la liberté individuelle, et en particulier celle de la femme, prime. En avril 2016, en réaction aux propos de Laurence Rossignol qui dénonçait la mode islamiste (dont le burkini), Esther Benbassa, sénatrice d’Europe Ecologie-Les Verts, réplique dans le quotidien Libération : « Si des marques créent des collections ‘pudiques’ pour des femmes qui, par revendication identitaire ou conviction religieuse, y trouveront leur compte, où est le mal ? »
La loi de 1905 n’interdit à personne de se conformer aux codes vestimentaires que sa confession ou sa fantaisie lui recommandent. Rien en tout cela n’est contraire à notre législation. Esther Benbassa
Libération
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