LE SCAN POLITIQUE – La vice-présidente EELV du Sénat estime que les opérations militaires successives d’Israël contre le Hamas ont renforcé son poids politique et favorisé la diffusion de l’antisémitisme à travers le monde.
«C’est le Hamas hélas qui sort gagnant de cette guerre», estime ce mardi matin sur i-Télé la sénatrice écologiste. Esther Benbassa considère que le mouvement majoritaire en place à Gaza s’impose désormais comme le principal représentant palestinien alors que les opérations terrestres doivent s’interrompre ce mardi. Le jugement de celle qui indique être «juive et fière de l’être» est sans appel: «je reprends les mots de Laurent Fabius: ça a été un massacre et c’est inacceptable».
«Mahmoud Abbas sort très affaibli. Comment les négociations vont pouvoir se dérouler?», s’interroge la chercheuse spécialiste de l’histoire des juifs. Esther Benbassa estime par ailleurs que le Hamas, organisation certes «terroriste, mais élue», doit «prendre ses responsabilités» et siéger à la table des négociations. Elle appelle de ses vœux une médiation efficace et neutre de l’occident: «l’occident a aussi la responsabilité de ce qui se passe, je m’excuse. Obama a élevé la voix mais en même temps il envoyait des munitions à Israël, nous sommes là dans un film de science-fiction !»
Selon la vice-présidente du Sénat, la défaite principale d’Israël se joue dans l’opinion, et se traduit notamment par une poussée de haine contre les juifs à travers le monde: «ce n’est pas nouveau (…) Il y a des retombées collatérales, avec une montée d’hostilité à l’endroit des juifs de la diaspora qui ne sont pas responsables de ce qui s’est passé en Israël. Mais (…) cette image est écornée depuis de nombreuses années, car on est depuis 2008 au troisième conflit. Tous ces conflits on fait qu’il y a une sorte d’exacerbation qui dans certains milieux, qui se manifeste sous forme d’antisémitisme. Il faut l’accepter. Il faut se battre contre, mais accepter ce fait» déplore-t-elle encore sur i-Télé.
Esther Benbassa fustige enfin les atermoiements de la diplomatie française: «Hollande a hésité comme d’habitude! Il est passé d’un soutien inconditionnel à Israël au discours de Liège hier où il parlé de conflit meurtrier et puis quelques heures après, il a utilisé la phrase ‘il faut agir contre les massacre de Gaza’… Il n’a pas agi assez vite!» Très engagée pour l’arrêt des hostilités depuis le début de l’opération «Bordure protectrice», la sénatrice a participé aux manifestations de soutien aux civils palestiniens autorisées par la préfecture.