« La ministre des Familles Laurence Rossignol a annoncé lundi la suppression d’une directive menaçant de sanction les gynécologues qui orienteraient des patientes vers une PMA à l’étranger. Un premier pas pour les défenseurs de la PMA qui dénoncent toutefois une hypocrisie du gouvernement, comme les anti-PMA.
Jusqu’à présent, les gynécologues qui orientaient leurs patientes lesbiennes ou célibataires vers une Procréation médicalement assistée (PMA) à l’étranger encouraient 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.Des sanctions issues d’une circulaire de 2013 qui sera prochainement abrogée a annoncé lundi Laurence Rossignol, ministre des Familles. Pour Erwann Binet, député socialiste, cette abrogation est surtout « symbolique ».
« Elle n’avait pas d’application opérationnelle cette circulaire. Je ne connais pas moi-même de médecin sanctionné pour avoir suivi des patientes qui ont recours à une PMA à l’étranger. C’est le début de la fin de cette hypocrisie », espère le député qui avait milité en faveur du mariage pour tous.
Mais pour lui, la suppression de cette circulaire n’est qu’un premier pas, alors que la PMA n’est aujourd’hui autorisée en France que pour les couples hétérosexuels infertiles. Les couples de femmes « se sentent très humiliées d’être obligées d’aller à l’étranger. Le retrait de cette circulaire fera qu’au moins dans le suivi de leur grossesse, elles le seront peut-être un peu moins. Même si je pense qu’il faudra aller encore au-delà et autoriser formellement la PMA pour les couples de lesbiennes en France » poursuit-il.
« On évite de prendre une décision »
Même constat pour Esther Benbassa, sénatrice Europe-Ecologie-les-Verts, en faveur de la PMA. Pour elle, la démarche du gouvernement est électoraliste.
« Ca suffit d’aller ramasser des voix dans chaque communauté pour Hollande. Il a voulu faire un petit cadeau pour avoir les voix LGBT, c’est de la poudre au yeux. Il faut quand même prendre des vraies décisions et faire des vrais pas vers la modernité », plaide la sénatrice. […] »
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