Dans la nuit du 29 au 30 juin, près d’une centaine de mineurs isolés étrangers ont planté leur tente square Jules Ferry, dans le 11ème arrondissement de Paris
Faute de dispositif adéquat, la protection de ces mineurs isolés étrangers ne reposaient jusqu’à présent que sur des associations. Face à cette situation, cinq d’entre elles (Le Comité pour la santé des exilé.e.s, Médecins Sans Frontières, les Midis du MIE, TIMMY – Soutien aux Mineurs Exilés et Utopia 56) interpellent les conseils départementaux d’Ile-de-France et demandent que soit enfin organisée une prise en charge réelle et systématique.
Tous les adolescents qui occupent ce campement sont en recours auprès de juges. Ils veulent en effet faire valoir leurs droits à une protection par l’Aide Sociale à l’Enfance. Elle leur a été refusée à l’issue d’entretiens préliminaires. Or, ces évaluations sont souvent conduites de façon expéditive, sans interprète et ne tiennent pas compte d’éventuels documents d’identité. Elles comportent ainsi une grande marge d’erreur. 56% des adolescents accompagnés par Médecins Sans Frontières dont la minorité était contestée ont finalement été reconnus mineurs par un juge des enfants, après des mois livrés à eux-mêmes.
Toute personne se déclarant mineure et isolée devrait être considérée comme un enfant en danger et protégée comme tel. Et ce sans distinction de nationalité. Pourtant, depuis des années, elles n’ont d’autre alternative que la rue. Cet abandon a notamment été flagrant durant la pandémie de COVID-19, où les associations et collectifs citoyens ont été leurs seuls soutiens.
Les associations interpellent donc les conseils départementaux d’Ile-de-France et demandent à ce qu’ils puissent bénéficier d’un hébergement adapté à leur vulnérabilité ainsi qu’un accompagnement éducatif, sanitaire et social, et ce jusqu’à la décision judiciaire finale statuant sur leur situation. Et jusqu’à ce qu’ils soient entendu, le campement ne sera pas démantelé.