PJLFSS 2023 « reforme des retraites » – article 10

Intervention en séance : https://youtu.be/XPfgyrjPZd4

Intégralité du texte prononcé :

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Votre communication autour de la réforme des retraites a été catastrophique. C’est à se demander s’il était vraiment utile de missionner un cabinet de conseil pour nous sortir un tel texte. Les 1200 euros pour tous, c’est ce que vous promettiez avant qu’un travail d’enquête soit effectué à ce sujet. Tout a déjà été dit. Vos cafouillages et excuses ne valent plus rien, le mal est fait.

J’aimerais revenir sur la nature et le sens même de cette mesure. Vous n’êtes pas sans savoir que l’inflation fait rage. Certes, vous semblez la sous-estimer ou la déconsidérer mais elle est bien présente et la majorité des Français la subissent douloureusement au quotidien.

Il y a quelques semaines, Elisabeth Borne déclarait que les retraités avaient le droit à une « retraite digne » en se félicitant de la revalorisation de la pension retraite à 85% du SMIC.

Ces 1 100€ nets, savez-vous à quoi correspondent-ils ?

Puisque vous êtes totalement hors sol, permettez-moi de vous de vous présenter les dépenses en moyenne d’un retraité :

600€ de loyer,

130€ d’essence

70€ facture d’électricité

200€ de courses

100€ de frais annexes

La France compte plus d’1 million de personnes de plus de 65 ans vivant sous le seuil de pauvreté. Vous rendez-vous compte de la violence de cette situation ? Travailler toute sa vie pour qu’une fois arrivée à l’âge de 64 ans, un autre combat commence : celui de la survie. Parce qu’il est impossible de vivre avec une telle pension. Faites les comptes vous-même ! Seriez-vous capable de vivre ainsi ?  

Il faut se mettre à la place des Français et vous comprendrez peut-être que vos petites mesures d’affichage pour lutter contre l’inflation sont insuffisantes. Vos chèques énergie, alimentaire, essence n’ont aucun sens parce qu’elles ne règlent pas le fond du problème.

Vous vous obstinez à conserver votre texte en l’état, en faisant fi de la contestation sociale et en niant le débat parlementaire. Vous ne cessez d’utiliser des procédés législatifs qui n’ont jamais été utilisés jusqu’à ce jour dans l’unique but de faire passer votre réforme de force. Vous voudriez nous faire croire que la rue représenterait une menace pour la démocratie alors qu’en réalité le danger vient de vous.

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI