« La justice examinait mardi la suppression des menus de substitution dans les cantines de Chalon-sur-Saône. Une initiative, soutenue par Nicolas Sarkozy, très politique
En mars dernier, Gilles Platret, maire (Les Républicains) de Chalon-sur-Saône, en Bourgogne, décide, pour cette rentrée scolaire, de supprimer dans les formulaires d’inscription adressés aux parents d’élèves la possibilité de réclamer un menu sans porc. Tollé politique, jusqu’au sein des Républicains.
Une association, la Ligue de défense judiciaire des musulmans, dépose un référé-suspension contre la disparition de ce menu alternatif. Le tribunal administratif de Dijon a examiné hier ce référé au cours d’une audience « vive », à l’image d’une polémique qui, depuis six mois, ne l’est pas moins. […]
La politique : « Un marqueur »
La décision de Gilles Platret était annoncée le lundi 16 mars, à six jours du premier tour des élections départementales. Le lendemain, au journal de 20 heures de TF1, Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, affiche son soutien au maire de Chalon : « Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l’enseignement privé confessionnel. Quand vous allez dans un établissement public, c’est l’enseignement de la République. La République est laïque. »
Alain Juppé se démarque aussitôt de son probable adversaire à la primaire (lire ci-dessous). Rachida Dati, Henri Guaino, pourtant proches de l’ancien président de la République, expriment aussi franchement leur désaccord avec Nicolas Sarkozy, accusé par la gauche de draguer l’électorat frontiste. « C’est une question utilisée par Nicolas Sarkozy comme un marqueur, alors que sur le fond, c’est un sujet grave : il s’agit quand même de l’accès d’écoliers à la cantine, déplorait hier la sénatrice Esther Benbassa (EELV). Pour des enfants de familles pauvres, c’est parfois le repas le plus important et le plus équilibré de la journée. »
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