Mariage pour tous ou mariage à la carte ? Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, réagit aux propos de François Hollande devant les maires de France

Mariage pour tous ou mariage à la carte ? Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, réagit aux propos de François Hollande devant les maires de France

Communiqué / 21 novembre 2012

Hier, mardi 20 novembre 2012, devant les maires de France réunis pour leur congrès annuel, le Président de la République a clairement laissé entendre que ceux-ci pourraient arguer de leur « liberté de conscience » pour refuser de célébrer des mariages de personnes du même sexe.

Après avoir apporté son aval à un projet de loi de « mariage pour tous » particulièrement timide, excluant notamment la possibilité d’un recours à la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes, le Président de la République envisage donc que ce texte, une fois adopté par le Parlement, pourrait ne pas être appliqué par tous, sur tout le territoire de la République.

Dans un pays où l’on affirme au haut et fort, et en permanence, l’intangibilité des principes de laïcité, et où la « liberté de conscience », en ce domaine, ne peut nullement être invoquée par les citoyens désireux de contourner la loi républicaine, cette licence, d’ores et déjà donnée aux maires par le plus haut représentant de l’Etat, de contourner un texte avant même qu’il ne soit voté, a de quoi étonner. Si la loi de 1905 avait été appliquée de cette façon, notre pays ne serait sans doute toujours pas laïc.

Le rôle du Président de la République est de garantir l’unité de la République et l’égalité des citoyens et des citoyennes devant la loi, quelle que puisse être leur orientation sexuelle. Il n’est certainement pas de céder, si peu que ce soit, aux exigences de manifestants arguant de leurs convictions religieuses pour empêcher une avancée sociale de première importance.

Esther Benbassa, auteure d’une proposition de loi « visant à l’ouverture du mariage aux personnes du même sexe et à l’ordonnancement des conditions de la parentalité », déposée le 27 août 2012 au Sénat au nom du groupe écologiste, ne peut que se déclarer inquiète d’une telle évolution.