Ce billet est le second de la série Vu du Sénat par Esther Benbassa
SOCIÉTÉ – Autant se faire entendre clairement dès maintenant. Demander (presque) le maximum pour obtenir plus que le minimum, et pour que la France prenne résolument le chemin du progrès en la matière.
Peut-être l’ignorez-vous, mais « faire la loi », légiférer, est une course d’obstacles. Je l’ai appris dans ma nouvelle vie de sénatrice d’à peine un an.
Liberté, liberté chérie…
Comme intellectuelle, j’avais jusque-là toute liberté de m’opposer au gouvernement, aux politiciens, aux parlementaires, de quelque bord qu’ils soient, sans craindre de provoquer des retombées non désirées. Cette liberté-là est un atout indéniable. Mais aussi une position de confort. Que l’on perd une fois qu’on a sauté le pas pour se jeter dans l’arène politique. Aller au bout de ses convictions, quand on en a, est alors un exercice autrement complexe et périlleux.
Le combat politique au sens strict prend le dessus. Et en politique, pour vivre heureux, mieux vaut peut-être prendre le moins de risques possible. Cela s’apprend aisément, ne serait-ce que pour continuer à exister ou au moins à survivre dans ce redoutable milieu. Les adeptes de cette sagesse-là s’engagent peu et ont ainsi une chance de s’en sortir sans prendre trop de bleus. Cela-dit, à quoi sert de « faire de la politique » si c’est pour garder profil bas et se faire régulièrement réélire ? Je respecte (à peu près) tous les points de vue, mais celui-ci convient peu à ma nature…
Pour lire la suite, cliquer ici.