Sénatrice EELV et auteure d’Egarements d’une cosmopolite, Esther Benbassa livre son regard sur les réformes sociétales de François Hollande et surtout sur ce qu’il reste encore à faire.
Esther Benbassa n’est « ni inquiète ni déçue » du recul de François Hollande sur le droit de vote des étrangers. « Tout cela me stimule. Il faut tout faire pour que cette loi passe avant 2014 et les élections municipales », estime la sénatrice EELV. « Pour faire avancer la question, il y a trois jours, j’ai lancé une pétition d’intellectuels et de parlementaires pour pousser le gouvernement à faire un projet de loi, afin que l’on puisse en débattre à nouveau dans les deux Assemblées. Et ceci pour éviter le référendum, qui pourrait ne pas aboutir. Ensuite, en raison de cette modalité, la loi passerait au Congrès, où il faudra 3/5e des députés et sénateurs pour que la loi puisse être adoptée, et qu’il y ait révision constitutionnelle », explique-t-elle.
« Les réformes sociétales sont inévitables pour un gouvernement qui arrive au pouvoir. Il faut qu’il laisse sa marque. Surtout lorsqu’il s’agit de la gauche. On avance quand même. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de réformes sociétales. Le mariage entre personnes de même sexe, c’est quand même une très belle avancée », estime Esther Benbassa.
La société se durcit-elle? « Oui, je sens ça très fortement. Il y a une terrible aggressivité. Nous sommes une société qui ne veut pas bouger. Notre société est rigide. »
Pour faire avancer la question, il y a deux jours, j’ai lancé une pétition d’intellectuels et de parlementaires pour pousser le gouvernement à faire un projet de loi sur cette question, afin que l’on puisse en débattre de nouveau dans les deux Assemblées et ceci pour éviter le référendum, qui pourrait ne pas aboutir. Et ensuite, en raison de cette modalité, la loi passerait au Congrès, où il faudra 3/5e des députés et sénateurs pour que la loi puisse être adoptée, et qu’il y ait révision constitutionnelle.