par Geoffroy Clavel,
CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN – Entre 15 et 25.000 personnes défilant dans le calme, peu ou pas d’interpellations ni de casse… La manifestation de soutien au peuple palestinien de ce mercredi 23 juillet à Paris a fait mentir ceux qui réclamaient son interdiction par crainte de voir réapparaître les violents débordements de ce week-end.
Toute la journée, une partie de l’UMP s’était indignée que la préfecture de police de Paris ait donné son feu vert à ce défilé qui a rallié les Invalides depuis la place Denfert-Rochereau. « La fermeté ne peut pas être à géométrie variable. Je ne comprends pas la non-interdiction de la manifestation d’aujourd’hui », s’était inquiété dans la matinée le secrétaire général intérimaire du premier parti d’opposition, Luc Chatel.
A l’Assemblée nationale, même le premier ministre Manuel Valls avait affiché sa prudence en critiquant les élus qui avaient bravé l’interdiction d’aller manifester samedi dernier. Et François Hollande lui-même avait prévenu qu’il était de « la responsabilité de l’Etat, du gouvernement et du président de la République de faire respecter l’ordre républicain, de refuser les slogans qui expriment la haine. »
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Des provocateurs isolés et vite écartés
Mais la très grande majorité des milliers de manifestants souhaitait clairement éviter les dérapages. Hormis quelques provocateurs isolés, le visage souvent masqué par un keffieh, quelques rares drapeaux islamistes et des caricatures antisémites, les participants ont exprimé leur colère ou leur solidarité avec calme.
Tandis que de nombreuses personnes arboraient les couleurs de la Palestine, on a vu des manifestants rappeler à l’ordre un groupe de jeunes qui criaient « Allah akbar » ainsi que des accrochages rapidement circonscrits par le service d’ordre. Outre les gros bras de la CGT et du PCF, un important dispositif policier sécurisait le défilé. Quelques cailloux et de pétards ont visé les forces de l’ordre en fin de manifestation.
Les organisateurs ont obtenu que la foule s’asseye sur l’esplanade des Invalides et observe une minute de silence en mémoire des enfants « martyrs » de Palestine. « Nous voulons donner la preuve que nous sommes des gens responsables », a rappelé Taoufiq Tahami, président de l’Association France Palestine Solidarité et coorganisateur de la manifestation.
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« Israël assassin, Hollande démission »
Au final, le gouvernement n’aura pas eu à regretter d’avoir autorisé la manifestation de ce jour. Et la poignée d’élus qui faisaient partie du cortège qui s’est ébranlé à partir de 18h30 ont pu afficher leur soulagement que le rassemblement ne tourne pas à l’émeute.
« Nous avons démontré qu’un rassemblement ample et pacifique était possible », a salué le patron du Parti communiste, Pierre Laurent présent sur place comme son allié Jean-Luc Mélenchon. En tête de cortège défilaient également les écologistes Esther Benbassa et Pascal Durand.
33 députés socialistes, dont Pascal Cherki et Yann Galut, avaient également fait savoir qu’ils marcheraient ce mercredi pour la Palestine. Il leur a fallu pour cela endurer les slogans parfois très critiques à l’égard de François Hollande, dont la position était jugée unanimement pro-israélienne. « Israël assassin, Hollande démission », « Hollande assassin », a-t-on pu entendre et lire ici ou là.
Alors que la manifestation commençait à se disperser, l’Elysée faisait savoir que le président de la République rencontrerait à 10h des ONG françaises présentes à Gaza.
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