« Une faute historique ». Les politiques de gauche n’ont pas manqué de dénoncer la décision prise par la préfecture de Paris d’interdire la manifestation contre la loi Travail annoncée pour jeudi. A droite, les réactions sont partagées.
La décision était attendue et n’a pas manqué de faire réagir au sein de la classe politique. Le préfet de police de Paris a annoncé ce mercredi l’interdiction de la manifestation contre la loi Travail que voulaient organiser jeudi à Paris les syndicats opposés au projet du gouvernement. L’arrêté d’interdiction doit être pris dans la journée, a précisé la préfecture.
Colère de la gauche. Au sein même du Parti socialiste, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’interdiction. Cette décision est « un acte extrêmement grave », a estimé la députée PS Aurélie Filippetti, pour qui les frondeurs « garde(nt) la possibilité » de déposer une motion de censure de gauche en cas de nouveau 49-3 en deuxième lecture à l’Assemblée.
Karine Berger, députée socialiste des Hautes-Alpes, a elle aussi dénoncé sur Twitter cette interdiction, estimant qu’elle ne reconnaissait plus ni son pays, ni son parti.
L’aile gauche du PS dénonce « une décision grave »
« Je craignais cette décision », a pour sa part réagi sur BFMTV Christian Paul, député de la Nièvre et l’un des chefs de file des « frondeurs » socialistes, évoquant une « faute historique ». « C’est sans précédent sous la Ve République », s’est-il indigné.
« Je connais les contraintes du maintien de l’ordre dans Paris mais la liberté de manifester est fondamentale. C’est un pas qu’il ne fallait pas franchir. On sent bien que depuis huit jours, il y a une volonté de durcissement de la part du Premier ministre », a indiqué le député.
Les écologistes indignés
Du côté des écologistes, c’est l’indignation. David Cormand, secrétaire national d’Europe écologie – Les Verts, a affirmé qu’il serait dans le cortège demain.
« Je suis extrêmement inquiet de la décision du gouvernement qui ajoute de la tension à celle qui existe déjà. C’est faire peser énormément de risques sur le climat social de notre pays. »
« C’est aberrant sur le plan du droit et des valeurs, et désastreux », a pour sa part réagi l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, qui a demandé la « suspension de l’examen de la loi travail » au Parlement.
La sénatrice EELV du Val-de-Marne Esther Benbassa s’est quant à elle interrogée sur les limites de la liberté de penser.

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