Macron : une nouvelle polémique sur l’APL (Public Sénat, 07 mai 2018)

Macron : une nouvelle polémique sur l’APL

Des propos d’Emmanuel Macron sur la baisse des APL, issus d’un documentaire diffusé ce lundi soir, ont provoqué un tollé. L’opposition fustige la marque d’un « mépris » de classe de la part du chef de l’État.

Par Maud Larivière avec SB
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L’anniversaire de la première année d’Emmanuel Macron à l’Élysée est marqué ce lundi 7 mai, par la diffusion d’un documentaire sur le chef de l’État.  Dans « Macron président, la fin de l’innocence », qui sera diffusé sur France 3,  le réalisateur Bertrand Delais,  donne la parole au Président dans une série d’entretiens. Le chef de l’État  revient alors sur plusieurs moments clefs de l’année écoulée, notamment la décision du gouvernement de baisser les aides personnalisées au logement (APL).

« Les gens qui pensent que la France c’est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus, une République dont on ne connaît plus l’odeur et des principes qu’il fait bien d’évoquer parce qu’on s’est habitué à eux, et qui pensent que, en quelque sorte, le summum de la lutte, c’est les 50 euros d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays. L’histoire de notre pays, c’est une histoire d’absolu, c’est ça la France » affirme le chef de l’État. Juste avant, Emmanuel Macron fait même une curieuse comparaison avec la mort du colonel Arnaud Beltrame. « Le colonel Beltrame est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d’une guerre qui le dépasse ».

 À l’été 2017, la décision du gouvernement de baisser de 5 euros les APL, pour une économie mensuelle de 32,5 millions d’euros pour l’État, avait provoqué une vague d’indignation en France.

Presque un an plus tard, le secrétaire d’État à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a reconnu, dimanche, sur France 3, que l’abaissement de cette aide sociale avait été une « mauvaise décision ». « Nous avons corrigé la chose, nous avons lancé une réforme de fond sur le logement social qui fait que demain, il n’y aura plus aucun perdant aux APL », a-t-il ajouté.

Ce lundi, c’est le patron des députés LREM, Richard Ferrand, qui lui emboîte le pas, jugeant à son tour que « toute politique de rabot par définition, est une mauvaise politique ». « Le président de la République avait dit, je cite : c’est une connerie, le Premier ministre avait indiqué que c’était une mesure qui n’était pas intelligente, donc nous étions tous d’accord. Mais elle était inévitable » a dévoilé Richard Ferrand avant de justifier que cette « connerie » était « dans les tuyaux pour tenir les engagements budgétaires qui avaient été faits, et qu’elle n’était pas du ressort du gouvernement ».

Sur Public Sénat, ce matin, le député LREM, Sylvain Maillard tient les mêmes arguments (voir notre article). Le sénateur LREM, André Gattolin, s’est dit lui « pas particulièrement choqué » par « la petite phrase » d’Emmanuel Macron.

Parmi les opposants du gouvernement, le député LFI, Alexis Corbière, a qualifié « d’indigne » les propos du chef de l’État.

La sénatrice écologiste, Esther Benbassa, évoque le « mépris » d’Emmanuel Macron envers « les gagne-petits ».

 

Pour la porte-parole des Républicains, Laurence Saillet, « un Président ne devrait pas dire ça ».