Loi renseignement : et si le Sénat nous sauvait… (Rue89, 21 mai 2015)

[…] « Une tradition de discussion »

Les locataires du palais du Luxembourg se montrent prudents. Ceux que nous avons interrogés nous préviennent : il ne faut pas non plus croire que le Sénat est un havre de paix lévitant au-dessus des querelles politiciennes et du pragmatisme qui frôle, parfois, le cynisme.

« On reste une assemblée politique ! » réagit ainsi au téléphone Jean-Yves Leconte, qui représente des Français expatriés pour le groupe socialiste.

Néanmoins, tous reconnaissent que le Sénat, du fait de son mode de fonctionnement, a tendance à creuser davantage les sujets. A prendre le temps de discuter. « C’est une tradition », nous confirme la sénatrice UDI Nathalie Goulet, rejointe par sa collègue écologiste Esther Benbassa :

« Ici aussi, il y a une forme de soumission aux consignes des partis. Mais il y a également une tradition de discussion et de courtoisie. »

Certes, le Sénat a rarement le dernier mot – un bénéfice qui revient le plus souvent à l’Assemblée. Mais cette importance que certains, députés en tête, qualifieraient de moindre, a ses avantages. Comme le résume Jean-Yves Leconte :

« Eux [les députés, ndlr] peuvent travailler à la force, nous, nous devons utiliser la conviction ! S’il n’y a pas de vraie valeur ajoutée au Sénat, cela ne sert à rien : il faut tenter de trouver des amendements qui ne vont pas être retoqués à la fin par les députés. » […]

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