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Examen en séance de la proposition de loi autorisant l’usage contrôlé du cannabis
Le 4 février 2015, la Haute Assemblée examinait la proposition de loi déposée par Esther Benbassa au nom du groupe écologiste autorisant l’usage contrôlé du cannabis. Si faute de temps, le débat n’a pu aller à son terme, l’auteure de la proposition de loi, Esther Benbassa et le rapporteur, Jean Desessard (sénateur écologiste de Paris), ont pu s’exprimer pour défendre l’initiative écologiste.
Ainsi, Esther Benbassa a pu rappeler que « L’initiative qui nous vaut d’ouvrir ici un débat effectivement crucial […] n’est pas sortie de la tête embrumée – ou enfumée – d’une écologiste présumée amatrice de joints comme le voudraient certains clichés […] Elle est le fruit d’un long cheminement ».
Le rapporteur, Jean Desessard, a estimé de son côté que ce texte « constitue une réponse équilibrée, au-delà de l’alternative stérile entre simple dépénalisation et prohibition à tout prix ». Il permet « une légalisation contrôlée par l’État, dont l’une des raisons principales est de lutter contre les mafias et les trafics et donc contre l’insécurité qui en découle ».
Si d’autres orateurs ont pu s’exprimer et notamment Pascale Boistard, secrétaire d’État chargée des Droits des femmes, au nom du gouvernement, il faudra attendre le 2 avril et le prochain espace réservé du groupe écologiste pour connaître le vote de chacun sur ce texte.
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Les statistiques ethniques de retour dans le débat
Le 12 novembre dernier, Esther Benbassa et Jean-René Lecerf (sénateur UMP du Nord) remettaient leur rapport d’information intitulé : La lutte contre les discriminations : de l’incantation à l’action.
L’un des objectif étant de mieux mesurer les discriminations, les auteurs du rapport préconisent d’introduire une fois tous les cinq ans, dans le recensement, une question sur le pays de naissance des ascendants et la nationalité antérieure afin d’obtenir des résultats mesurables sur l’ampleur des discriminations et leur déploiement. (Recommandation n°1)
Si cette proposition n’a fait que peu de bruit lors de sa présentation au Sénat, elle a trouvé un écho certain dans les déclarations du Président de la République lors de la conférence de presse du 5 février dernier qui ont été largement reprises dans le débat public et les médias.
En effet, ce dernier déclarait au sujet des statistiques ethniques : « Ce débat là n’apporterait rien ».
Interrogée par de nombreux médias à la suite de cette déclaration, Esther Benbassa n’a cessé de défendre l’instauration officielle de statistiques ethniques, qui sont aujourd’hui illégales et restent un tabou dans notre République. Elle l’a rappelé à maintes reprises : « Nous exigeons la parité pour les minorités visibles, et nous devons, pour y parvenir, mesurer tout ce qui nous en sépare.»
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L’enseignement du fait religieux à l’école : enfin une avancée !
Dans le rapport précité, Esther Benbassa et son collègue Jean-René Lecerf proposent également (recommandation n°11) d’assurer l’enseignement du fait religieux au cours de la scolarité après avoir dispensé la formation nécessaire aux enseignants.
Si cette proposition a suscité un débat houleux au sein de la commission des lois du Sénat, en novembre dernier, elle a pris une envergure nationale suite aux tragiques attentats de Paris début janvier 2015.
Ainsi, évoquant la « mobilisation générale » en faveur des valeurs républicaines à l’école, François Hollande a souhaité, mercredi 21 janvier, qu’« une attention particulière » à l’enseignement du fait religieux soit portée.
Quelques jours plus tard, la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem demandait au conseil supérieur des programmes de renforcer la place de l’enseignement du fait religieux dans les programmes.
Esther Benbassa s’est félicitée de cette prise de conscience par l’exécutif, elle a rappelé qu’ « Il faut apprendre aux enfants quels sont les grands courants religieux, les grands livres, et aborder ces questions de manière critique et rationnelle. Pour éviter que les jeunes apprennent la religion via Internet. »
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