
« De Hollande à Mélenchon en passant par Macron, chacun s’est servi de l’événement pour nourrir ses arguments en vue de la présidentielle française.
Les yeux outre-Atlantique, mais la tête ici. Alors que la victoire de Donald Trump a largement surpris, jusqu’au sommet de l’Etat, chacun dans la classe politique française a trouvé le moyen d’y voir une validation de sa propre stratégie, de son propre programme ou plus prosaïquement de son propre positionnement pour la présidentielle française de 2017. Peu avant 8 heures du matin, Marine Le Pen fut l’une des premières à réagir pour partager sa joie sur Twitter, quand François Hollande, quatre heures plus tard, est apparu embarrassé lors d’une courte allocution depuis l’Elysée.
Le chef de l’Etat français a félicité Trump pour son succès, «comme il est naturel de le faire entre deux chefs d’Etat démocratiques», tout en affirmant que cela «ouvre une période d’incertitude». François Hollande a ensuite rappelé que les Etats-Unis «constituent un partenaire de tout premier plan pour la France»,et que «ce qui est en jeu c’est la paix, c’est la lutte contre le terrorisme, c’est la situation au Moyen-Orient, ce sont les relations économiques et c’est la préservation de la planète.» Et le Président d’affirmer que «sur tous ces sujets, j’engagerai sans tarder une discussion avec la nouvelle administration américaine. […] Mais je le ferai avec vigilance et franchise, car certaines positions prises par Donald Trump durant la campagne américaine doivent être confrontées aux valeurs et aux intérêts que nous avons avec les Etats-Unis». […]
«Les Américains auront besoin de cannabis»
Quant à Emmanuel Macron, l’ancien ministre démissionnaire a lui aussi fait part de son analyse. Manière, comme les autres, de dérouler sa partition. Selon le leader de En Marche !, la victoire de Trump témoigne «d’un rejet du système profond, et sous-estimé. […] Le même que j’entends depuis deux ans que je me suis engagé publiquement sur la scène politique». Ce qui l’amène sans surprise à cette conclusion : «Ce rejet rend impossible de demeurer dans le statu quo dans lequel notre pays s’est englué depuis trente ans.»
A gauche, le commentaire le plus drôle revient sans conteste à la sénatrice écolo, Esther Benbassa, qui n’est, elle, pas une obsédée de la prochaine présidentielle en France : «En cette année noire, une seule bonne nouvelle : le cannabis légalisé en Californie. Les Américains en auront besoin.»
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