Le Sénat a adopté à l’unanimité mercredi, à moins de deux mois de la COP21, une proposition de loi écologiste visant à la promotion de mesures de prévention et de protection des « déplacés environnementaux ».
Cette résolution, qui n’a pas besoin d’être adoptée par l’Assemblée nationale, n’a pas valeur de texte de loi, mais « elle incitera la France à promouvoir, dans le cadre de la COP21, ainsi qu’au sein des institutions européennes et internationales, la mise en œuvre de mesures de prévention et de protection des déplacés environnementaux présents ou à venir, qui, aujourd’hui, ne bénéficient d’aucune reconnaissance », a souligné son auteur, Esther Benbassa.
« Sécheresses, inondations, cyclones, tremblements de terre, glissements de terrain, fonte glaciaire, montée du niveau de la mer, érosion du littoral, sont autant de bouleversements environnementaux qui entraînent la dégradation des conditions de vie des populations humaines, jusqu’à menacer parfois leur survie », a-t-elle dit.
La sénatrice du Val-de-Marne a souligné qu’il n’existe en effet pas, « à l’heure actuelle d’instrument juridique assurant aux déplacés environnementaux une protection globale et effective ».
Selon elle, « il appartient aux pays dits développés, historiquement grands émetteurs de gaz à effet de serre », d’aider « à protéger les personnes déplacées, compte tenu du principe des responsabilités communes mais différenciées, et d’assumer les obligations relatives au soutien financier et technique ».
Faisant valoir qu’une multitude de dénominations ont été adoptées pour désigner ces personnes, comme « réfugiés environnementaux », « réfugiés climatiques », « migrants environnementaux », elle a plaidé pour l’expression « déplacés environnementaux ».
Selon l’Agenda pour la protection des personnes déplacées qu’elle a cité, au total, entre 2008 et 2014, 184,4 millions de personnes ont été déplacées en contexte de catastrophes, soit une moyenne de 26,4 millions de personnes nouvellement déplacées chaque année. Ce chiffre pourrait atteindre les 200 millions en 2050.
Sur cette moyenne annuelle de 26,4 millions de personnes déplacées, 22,5 millions migrent en raison d’aléas liés à la météorologie et au climat. Les autres le font à la suite de l’élévation du niveau des mers, de la désertification et de la dégradation environnementale.