Le Sénat pénalise les prostituées mais pas leurs clients (Le Monde, 31 mars 2015)

[…] « Un message à contre-courant »

« Je suis déçue, attristée, je voterai contre le texte tel qu’il nous est présenté », a déclaré la rapporteure de la commission spéciale du Sénat, Michèle Meunier. L’UDI Chantal Jouanno a parlé d’une « occasion manquée pour le Sénat » et d’un « message à contre-courant ». « Les prostituées sont toujours délinquantes, le client toujours roi, les réseaux ont de beaux jours devant eux », a regretté la secrétaire d’Etat aux droits des femmes Pascale Boistard.

Tout au long du débat, les partisans de la pénalisation des clients ont martelé leurs arguments. « Il est inacceptable d’acheter un acte sexuel, a affirmé Mme Meunier. La portée symbolique de la pénalisation est forte. Il s’agit de jouer sur la demande pour tarir l’offre. »

Des arguments de plusieurs ordres leur ont été opposés. La sénatrice Esther Benbassa a défendu la liberté à disposer de son corps. Jean-Pierre Godefroy (PS) et Jean-Pierre Vial (UMP) ont mis en avant les risques de dégradation des conditions de vie des personnes prostituées soulignés par certaines associations : précarité et risque de violences accrus, éloignement des structures de soin du fait de la clandestinité, mais aussi difficulté à faire appliquer la mesure et le risque d’incohérence juridique (entre une prostitution autorisée et une interdiction du recours à la prostitution). » […]

 

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