Le ralliement des sionistes chrétiens au sionisme politique (Blog Mediapart, 3 novembre 2016)

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« On peut faire remonter l’origine de l’idée sioniste en deçà du Congrès de Bâle de 1897, jusqu’à invoquer la réforme au XVIe siècle. Le sionisme millénariste de l’époque est alors théologique, attaché au seul aspect prophétique et eschatologique de certains textes bibliques. Pourtant, après les guerres de 1948 et 1967, il soutiendra le sionisme politique.

Le ralliement des sionistes chrétiens au sionisme politique

Dans un article de La Revue réformée, intitulé «  Le développement historique du sionisme chrétien moderne  », Michaël de Luca, citant Henry Laurens, écrit  : «  Le protestantisme biblique des Britanniques leur faisait déjà envisager, même sur une base millénariste, la perspective d’un retour des Juifs dans leur terre d’origine  » (La question de Palestine,tome premier)  :  1799-1922, L’invention de la Terre sainte, Paris, Fayard, 1999 ). On apprend de la même source que le ministre des Affaires étrangères britannique, Palmerston, aurait milité dès 1840 auprès du sultan ottoman pour qu’il accepte l’installation des Juifs en Palestine.

1840 est en effet bien antérieure au congrès sioniste de Bâle de 1897. Michaël de Luca, fait remonter, comme H. Laurens, la traçabilité du millénarisme protestant au XVIe  siècle avec la Réforme protestante. Il cite à cet effet, Jean Christophe Attias et Esther Benbassa selon lesquels la Réforme, et avec elle la découverte des Écritures en langue vernaculaire, aurait suscité en Angleterre, d’où les Juifs ont été expulsés en 1290, un regain d’intérêt pour le peuple juif. [J.-C. Attias et E. Benbassa, Israël, la terre et le sacré].

L’auteur cite ensuite W. Laqueur dans Histoire du sionisme, rappelant que les «  millénaristes protestants  », depuis XVIe et XVIIe  siècle, interprétant certains passages du livre de Daniel et de l’Apocalypse de saint Jean, posent que les Juifs se convertiront à la suite de leur rassemblement en Terre sainte, étape nécessaire pour l’avènement du royaume du Christ sur terre  ».

À l’appui de sa thèse, Michaël de Luca mentionne alors certains tenants de «  l’élan nationaliste  » que seraient Joseph Natonek, Moses Hess, Lahanne, un proche de Napoléon III, Judah Alkalaï et Zvi Kalischer, Abraham Isaac Cook, John Nelson Darby, William Blackstone… […] »

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