Le projet de loi « Asile et immigration » dans le viseur, les migrants et leurs soutiens mobilisés (« Le Courrier de l’Atlas », 24 janvier 2018)

« Ni les concertations avec les organisations de soutien aux migrants, ni les récentes actions du gouvernement, donnent l’impression d’aller dans le sens d’un accueil digne des réfugiés et migrants. Samedi (27 janvier), une manifestation est organisée pour s’élever contre le projet de loi « Asile et immigration » et ainsi espérer des modifications de ce projet qui passera au parlement en février prochain.

Tri et distinction

Les organisations et associations à l’origine de cet appel à la manifestation du 27 janvier, pointent un climat général et une vision des migrants et réfugiés, par le gouvernement, qui ne les satisfait pas : « Nous refusons le piège que nous tend Macron en distinguant sans-papiers et migrants, migration politique et économique. Personne ne quitte son pays de gaîté de cœur sans y être poussé par des causes extrêmes ».

Brutalités policières

Lors de son discours à Calais, le 16 janvier dernier, pour annoncer quelques mesures relatives à l’accueil des migrants, Emmanuel Macron promettait des sanctions contre les policiers qui se rendraient coupables de violences envers les migrants. Mais le Président a très subtilement évité de parler des nombreux témoignages de personnes réfugiées, elles-mêmes, et même de soutiens faisant mention de brutalités policières. Et les récits sont les mêmes de Paris à Calais en passant par Ouistreham où la sénatrice Esther Benbassa (EELV) rendait visite aux migrants : « des migrants nous racontaient comment on les aspergeait de gaz lacrymogène (…) comment on leur prenait leurs couvertures pour qu’ils n’aient rien pour s’abriter. Et les gens à Ouistreham m’ont raconté la même chose ».

Hypocrisie

Sans papiers, pas de travail. Sans travail, pas de papiers. Une situation inextricable à laquelle les migrants sont confrontés s’ils veulent s’installer sur le territoire français. Les dépositaires de l’appel à la manifestation soulignent cette hypocrisie : « La régularisation par le travail (fiches de paie et contrats de travail) relève d’une véritable hypocrisie : légalement sans droit au travail, les sans-papiers doivent pourtant prouver qu’ils travaillent légalement pour être régularisés ».

Outre les demandes habituelles de régularisation pour tous, les organisations et associations de migrants demandent surtout « des conditions d’accueil en Préfecture et des délais d’attente soucieux du respect des usagers ». Un accueil mais également des conditions d’hébergement dignes. Selon eux, ce n’est pas ce vers quoi tend ce projet « Asile et immigration »… »

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