Le groupe écologiste au Sénat « virtuellement mort » (AFP, 16 février 2016)

« La sénatrice écologiste Esther Benbassa a estimé lundi que son groupe au Sénat est « virtuellement mort », après l’entrée au gouvernement de Jean-Vincent Placé, puisqu’ils ne sont plus que neuf alors qu’il est nécessaire d’être dix pour former un groupe à la Haute Assemblée.

 

« Aujourd’hui, avec l’entrée de Jean-Vincent Placé au gouvernement, le groupe écologiste au Sénat, réduit à 9 membres, est virtuellement mort », écrit l’élue du Val-de-Marne dans une chronique au Huffington Post.

 

« L’exécutif, qui a d’abord semé le désordre dans les groupes écologistes du Sénat et de l’Assemblée (…), risque fort de liquider purement et simplement celui du Sénat », poursuit Mme Benbassa en accusant François Hollande, « un président aux abois », de « débaucher les écolos ».

 

Selon elle, « depuis des mois, François Hollande, ancien manœuvrier du PS plus que président de notre République, poursuit sa tactique de déstabilisation du parti écologiste dans l’espoir d’empêcher Cécile Duflot de se présenter à la présidentielle ». « L’idée? Démanteler EELV et effacer l’écologie politique du paysage politique français », affirme-t-elle.

 

« Au Sénat, le délabrement est tel que, pour rester un groupe, nous avons courbé l’échine au point d’y garder une écologiste ex-EELV désormais associée au MoDem et ayant soutenu Valérie Pécresse aux régionales », Leïla Aïchi, poursuit-elle en décrivant la composition du groupe jusqu’à jeudi: « 1 MoDem, 2 UDE, 6 EELV (au moins sur le papier), 1 non affiliée à un parti politique ».

 

Les sénateurs écologistes ont un mois pour trouver un successeur à Jean-Vincent Placé dont le suppléant, l’ancien sénateur Bernard Vera, retrouvera sa place au sein du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC).

 

« Nous avons un mois, nous avons le temps pour trouver une solution », a déclaré Corinne Bouchoux, qui assurait depuis plusieurs mois la présidence tournante du groupe écologiste avec M. Placé.

 

Pour sauvegarder l’existence de leur groupe, ce qui leur donne un poids politique et des moyens humains et financiers, certains évoquent le débauchage d’un sénateur ami, ce qui permettrait aux écologistes de rester dix.

 

jlp/mat/fm »

 

Par AFP.