La réouverture des coiffeurs le 11 mai va faire du bien aux politiques

À l’Assemblée nationale, au Sénat ou dans les médias, les politiques ont comme tous les Français souffert de la fermeture des salons de coiffure pendant le confinement.

DÉCONFINEMENT – “Franchement, je ne suis pas présentable:” comme de nombreux Français, les femmes et les hommes politiques attendent avec impatience la réouverture des salons de coiffure, même si le problème leur semble “insignifiant” au regard de la crise que traverse le pays.

“Vous faites quoi le 11 mai matin ? Moi, coiffeur à 9h”, tweetait le 13 avril, dans un trait “d’humour”, le député ex-LREM Matthieu Orphelin après l’annonce par Emmanuel Macron d’un déconfinement progressif à compter de cette date.

“C’est un vrai souci”, feint de se plaindre la sénatrice écologiste Esther Benbassa, qui invite à prendre ces petits tracas “avec beaucoup d’humour”. Chauve, le député LREM Roland Lescure ne voit par l’urgence, mais “pense à de nombreux collègues”…

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, raillé sur les réseaux sociaux pour ses cheveux trop longs après son intervention mardi 28 avril dans l’hémicycle du palais Bourbon, a fait le choix de l’autodérision.

Il s’est prêté au jeu de la ressemblance suggérée avec Robespierre en postant une photo de lui de profil, les cheveux attachés sur la nuque, sans oublier une petite pique à l’adresse du gouvernement: “J’ai pas compris. Le 11 mai il déconfine les coiffeurs oui ou non?”

Le député de l’Essonne et candidat dissident LREM à la mairie de Paris, Cédric Villani, a aussitôt apporté “tout (son) soutien capillaire” au leader insoumis. Le mathématicien lui-même n’a renoncé que très récemment à ses cheveux longs jusqu’aux épaules.

“J’ai les cheveux mal coiffés, la couleur a dégorgé, les cheveux blancs qui poussent”, énumère Esther Benbassa sans se départir de sa bonne humeur: “tant qu’on est vivant, ça va”. Prévoyante, elle a déjà réservé un rendez-vous pour le 11 mai, ”à midi”, confie-t-elle à l’AFP. Mais son vrai sujet de préoccupation du moment, outre les conséquences sanitaires et sociales de la crise, c’est la “disparition” des femmes des radars des invités des médias depuis le confinement.

“Pas présentable”

Député LREM, Joël Giraud a lui aussi déjà pris rendez-vous, le 12, son salon étant fermé le lundi: ”ça relève du débroussaillement”, dit-il… dans sa barbe.

Une autre sénatrice, centriste, dresse un tableau apocalyptique de sa situation, au point qu’elle a renoncé à se rendre en séance au Sénat. “C’est tellement insignifiant par rapport aux problèmes actuels”, souligne-t-elle, “mais pour une question de respect de soi-même et de respect des autres, franchement, je ne suis pas présentable”.

Certains partent de tellement court, qu’ils ont de la marge avant que le négligé de la coupe ne saute aux yeux, même si les changements sont perceptibles. En tout cas, les coiffeurs du Sénat comme de l’Assemblée ne peuvent être d’aucun secours: fermés depuis le début du confinement, comme le reste de la profession.

Tondeuse

Philippe Gosselin, qui arborait mardi 28 avril une coiffure impeccable, ne s’est pas fait couper les cheveux pendant le confinement mais “avait eu le nez creux, involontairement, en y allant 15 jours avant”. “Je n’ai pas encore la coupe à la Mélenchon!”, lance-t-il.

Côté LFI, les cheveux roux d’Adrien Quatennens n’ont rien perdu de leur flamboyance, mais la coupe en brosse bien nette n’est plus qu’un souvenir. Solution radicale pour Jean-Baptiste Moreau (LREM): “ma femme m’a tondu les cheveux grâce à la tondeuse. Avant d’être député c’était ça mon coiffeur”.