J’ai accueilli ce 2 juin 2012, à 13h30, salle Monnerville, au Sénat, un colloque organisé par le Mouvement pour une Citoyenneté Active (MCA) sur le thème suivant: La France plurielle : un défi culturel, social et économique.
Voici la présentation de ce colloque par les organisateurs:
La citoyenneté est aujourd’hui au centre des propos et des débats qui animent aussi bien les milieux politiques que les milieux universitaires et scientifiques. Loin d’être une notion abstraite, elle demeure dans les pays démocratiques le principe qui fonde la légitimité politique et constitue la source du lien social.
La dimension sociale et politique de la citoyenneté demeure un élément central dans les projets individuels et collectifs. Parmi les nombreux liens qui unissent les individus à la société dans lesquels ils vivent, le lien politique et de citoyenneté est sans aucun doute celui qui structure et redéfinit le mieux leur rôle et leur participation à un projet collectif et à une communauté de destin. Ils manifestent ainsi « leur aptitude à rompre avec des déterminations qui les enfermeraient dans une culture et un destin imposé par leur naissance, à se libérer des rôles prescrits et des fonctions impératives ». Le rapport qu’entretiennent les citoyens aux institutions nous renseigne sur les conditions de leur participation à la vie citoyenne et politique.
Le lien de citoyenneté et l’intérêt que les citoyens manifestent à l’égard du fait politique varient en fonction de leur histoire individuelle, de leurs parcours, de leurs représentations et de leur conception de la société, de la place qu’ils y occupent, des projets et des objectifs qu’ils nourrissent, du rôle qu’ils voudraient jouer dans le cadre du projet collectif et des modalités de leur participation.
Dans cette perspective, quels peuvent être les liens de citoyenneté des Français d’origine non européenne descendants d’immigrés, immigrés eux-mêmes, ou originaires des anciennes colonies et quelle place occupent-ils dans le monde politique ? De quelle manière exercent-ils leur rôle de citoyen et quelle place envisagent-ils d’occuper au sein du projet collectif ?
Notre propos consiste, d’une part, à questionner le lien de citoyenneté en s’interrogeant sur les rapports qu’entretiennent les Français d’origine non européenne avec les institutions publiques et les conditions de leur participation à la vie citoyenne et politique, et d’autre part, à comprendre les motifs à la fois structurels et historiques à l’origine de leur marginalisation politique.
L’une de nos interrogations porte notamment sur les rapports qu’entretiennent les individus concernés à la citoyenneté et au fait politique et sur leur propension à prendre part à la sphère politique et nationale au travers notamment de la participation électorale et de toute forme d’implication ou d’engagement traduisant un intérêt et une conscience à l’égard de la citoyenneté.
Nous chercherons ensuite à analyser les conséquences de cette participation et ses répercussions aussi bien sur les carrières, les projets et les perspectives professionnelles et politiques que sur les rapports qu’ils établissent avec les institutions publiques. Il nous semble intéressant d’explorer les effets d’une logique institutionnelle qui préconise une plus grande visibilité des personnes dites « issues de la diversité » dans la vie politique sur les stratégies participatives élaborées par les intéressés. Dans quelle mesure contribue-t-elle à leur intégration politique ? Quel sens ces derniers donnent ils à ces pratiques et quel rôle jouent elles dans leurs parcours ?
Cette réflexion apparaît d’autant plus fondamentale qu’au-delà de la question de la participation des Français d’origine non européenne aux différentes instances nationales et politiques, elle nous invite à nous interroger sur les éventuels dysfonctionnements de la démocratie qui entend permettre à l’ensemble des citoyens une égale participation à la vie politique.
Déroulement et organisation
Afin de faire émerger les réponses, en matière d’évolution d’une citoyenneté pleine et entière pour les français d’origine non européenne, nous proposons des confrontations d’idées entre des élu-e-s, militants associatifs, acteurs de la société civile et chercheurs.
Lors de cette manifestation, nous prévoyons deux tables rondes :
Introduction : Esther Benbassa, Sénatrice du Val-de-Marne, Vice-présidente de la commission des Lois, (invitante de la manifestation)
1- « L’état des lieux de la représentation des français d’origine non européenne dans les institutions républicaines, quels sont les avancées et les freins ? »
Intervenants : Sophie Wahnich, historienne ; Vincent Geisser, sociologue ; Matthieu Calame, directeur de la fondation Charles Léopold Mayer ; Adda Bekkouche, docteur en droit, président d’honneur du MCA.
2- « Quelles sont les convergences pour tendre vers la France plurielle ? »
Intervenants : Hamilton Dos Santos, sociologue ; Hamou Bouakkaz élu local à Paris ; Bruno Piriou, élu local en Essonne ; Catherine Delcroix, sociologue.
Conclusion : Bachir Kerroumi économiste, président du MCA.
Samedi 2 juin 2012 De 13h à 17h, Salle Monnerville, Palais du Luxembourg, 15 ter, rue de Vaugirard – 75006
Contacts : Samya Salmi secrétaire générale adjointe 06 17 63 77 13 ; Abdellatif Allam secrétaire général 06 71 18 68 65. contactmcabureau@gmail.com