J’aimerais savoir comment les ‘anti’ ont financé leur mouvement (Newsring.fr, 26 avril 2013)

L’UMP et le FN se sont accrochés à ce mouvement qui était au départ, il faut le rappeler, un mouvement d’opposition fomenté par des organisations telles que Civitas. On commence d’ailleurs à sentir une gêne du côté de la droite parlementaire. Ce mouvement peut en effet très bien s’autonomiser et porter préjudice aux droites – extrême droite et UMP. L’autre alternative, c’est que tout cela soit, au fond, un «feu de paille», et que ce mouvement retombe rapidement.

C’est en tout cas un mouvement qu’il faut suivre avec beaucoup d’attention. Tout cela peut mal tourner et provoquer des préjudices. En outre, la France n’est pas dirigée par Frigide Barjot qui n’a d’ailleurs aucune légitimité démocratique. Non contente de n’être qu’une «pasionaria», elle tient des propos anti-parlementaires, et anti-institutionnels: il s’agit purement et simplement de populisme.

Tomber dans cet écueil peut mener à une surenchère sans fin. D’où mon inquiétude: je ne comprends pas très bien jusqu’où ce mouvement va aller. Ce que j’espère, c’est que tout cela se calmera de lui-même.

Leur «bric-à-brac» fait penser au «Tea party»

J’ai effectivement le sentiment qu’ils se rapprochent d’une sorte de «Tea Party». Ce mouvement est un «bric-à-brac» incommensurable qui rassemble pèle-mêle des catholiques, des rancuniers, des gens qui se battent contre la gauche -la liste est longue. J’ai moi-même reçu beaucoup de tweets de leur part: la haine, le racisme, la violence des propos caractérisaient malheureusement la plupart des messages.

Mais au-delà de ça, il s’agit d’un mouvement très complexe et difficile à saisir dans son ensemble, tant au niveau de sa composition que de ses revendications. Émergé d’une frange extrêmement conservatrice, l’inspiration semble venir du «Tea Party», mais tout cela peut rapidement tourner au poujadisme.

C’est pour cela que la droite républicaine devrait cesser d’instrumentaliser ce mouvement, et s’en dégager.

Dévoiler son financement avant d’envisager une suite politique

Quelle suite politique donner à tout ceci? Pour le moment, Frigide Barjot lance des ballons d’essai: facile, dans sa position, de faire des annonces, comme par exemple celle de présenter des candidats aux municipales. Il faut distinguer verdict populaire et mouvement populiste. Attendons qu’ils lèvent le voile sur certaines zones d’ombres pour le moins sulfureuses. Je pense notamment à la question de leur financement: on sait que ces grandes manifestations leur ont coûté beaucoup d’argent. On ne sait pas en revanche d’où les multiples organisations qui en sont à l’origine ont tiré leurs ressources.

Les responsables du mouvement devront y apporter une réponse claire, avant d’envisager quoi que ce soit d’autre.

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