Intervention en séance sur la Proposition de loi sur la revalorisation des pensions de retraite agricoles (16 mai 2018)

Mercredi 16 mai 2018, en début de soirée, je me suis exprimée sur la proposition de loi sur la revalorisation des pensions de retraite agricoles en France continentale et dans les outre-mer.

Ce texte a été adopté par l’Assemblée Nationale lors du précédent quinquennat et lors de sa lecture au Sénat, le Gouvernement d’Edouard Philippe a eu recours au vote bloqué. Pour une seconde fois, le groupe CRCE a décidé de débattre à nouveau sur cette proposition de loi qui est soutenue par les syndicats agricoles (MODEF et la FNSEA) et par la vaste majorité du Sénat.

Retrouvez ci-dessous mon intervention en séance et le texte.

PPL n° 316 visant à assurer la revalorisation des pensions de retraite agricoles en France continentale et dans les outre-mer

Prise de parole sur l’article 1

Mercredi 16 mai 2018

Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Mes ChèrEs collègues,

L’article 1 de notre PPL a pour dessein d’assurer aux non-salariés agricoles une pension de retraite équivalente à 85% du SMIC.

Aujourd’hui, comme il y a quelques semaines, le Gouvernement se refuse à cette revalorisation.

S’il faut le rappeler, la revalorisation de ces pensions a attrait à de multiples enjeux.

Des enjeux sociaux tout d’abord, puisqu’en moyenne, la pension d’un retraité agricole est de 766 euros, soit en dessous du seuil de pauvreté. 1 retraité agricole sur 3 a même une pension de retraite à moins de 350 euros.

Mais cette revalorisation est aussi un enjeu de genre puisqu’aujourd’hui, les femmes bénéficiant de ce régime touchent des retraites 2,5 fois moins élevées que leurs collègues masculins, soit environ 500 à 550 euros mensuels.

Enfin, il s’agit là d’un enjeu territorial, dès lors qu’en outremer, les retraites descendent parfois jusqu’à 100 euros par mois.

Vous en conviendrez, ces rémunérations sont iniques et indignes, en particulier pour des travailleurs qui ont connu un labeur harassant tout au long de leur vie professionnelle.

Par ce refus doctrinal de revaloriser les pensions des plus modestes, alors même que cette proposition de loi est financée, le gouvernement fait preuve d’un mépris sans nom envers nos plus démunis du monde rural. Pire encore, il accroît la fracture sociale et territoriale, entre villes et campagnes.

Gouverner, pourtant, ce n’est pas diviser. Ce n’est pas non plus maintenir dans la précarité. Nous avons certes saisi que ce gouvernement  avait plus à cœur les intérêts des patrons du CAC 40. Nous espérons cependant un geste pour ces retraités agricoles qui le méritent tout autant, si ce n’est plus.

Je vous remercie.