Groupe écolo, cherche sénateur (urgent), cause : risque de disparition (Public Sénat, 16 février 2016)

« Après l’entrée de Jean-Vincent Placé au gouvernement, le groupe écolo du Sénat risque de disparaître. Il lui reste un mois pour trouver un sénateur prêt à le rejoindre pour le sauver. Jean-Vincent Placé est à l’œuvre pour aider ses anciens collègues. Mais le groupe PS ne serait pas prêt à les aider, ni les élus des DOM-TOM qui ne sont pas « achetables ». […]

Réunion des neuf sénateurs… avec Jean-Vincent Placé

Les neuf derniers représentants de cette espèce menacée d’extinction au Sénat se sont retrouvés pour la traditionnelle réunion de groupe du mardi matin. Mais c’est à midi que les choses sérieuses ont commencé avec une autre réunion à huis clos cette fois, sans collaborateurs. Jean-Vincent Placé en personne fait alors son apparition. « La clef de tout ça, c’est encore Jean-Vincent. C’est lui qui a créé le groupe et c’est lui qui le maintiendra ou le tuera. Il n’y a que lui qui est vraiment capable de trouver quelqu’un » pense un connaisseur du groupe. Plus d’une heure trente de conclave plus tard, pas d’annonce. Le nouveau secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat et de la Simplification ne fait pas de commentaire. « Pour le moment, on est neuf » lâche juste le sénateur EELV Jean Desessard.

L’une des options sur la table serait le transfert d’un sénateur des DOM-TOM apparenté au groupe PS. Cette piste était déjà évoquée cet automne en cas de départ de la sénatrice Esther Benbassa ou d’autres sénateurs EELV. Mais un sénateur pressenti aurait décliné. « Ils ont essayé mais ça ne marche pas. Il n’a pas voulu » explique-t-on. Le sénateur de Guyane Antoine Karam aurait été approché. D’autres pistes seraient à l’étude. Mais l’image détériorée du groupe et des écologistes en général n’arrangerait rien à l’affaire. « Ça m’étonnerait qu’un camarade des Antilles franchisse le pas. On est apparenté PS et on s’y sent bien. On ne voudrait pas qu’on pense que les élus d’Outre Mer sont achetables. On a des valeurs » prévient Georges Patient, sénateur app. PS de Guyane.

Aider le groupe écolo ? « C’est niet » prévient un sénateur PS

Le groupe socialiste pourrait décider d’aider les écologistes. Mais cela ne semble pas en prendre la voie. « C’est niet » selon un sénateur PS membre du bureau du groupe. « C’est fini le mercato » plaisante un autre socialiste. La question a été évoquée ce matin en réunion de groupe. Si Matignon ou l’Elysée décidaient de donner un coup de main, la question se résoudrait plus facilement. Mais rien n’est moins sûr. « Rien n’est décidé » selon un ministre. Le malheur du groupe écologiste est qu’il n’est pas indispensable pour François Hollande.

Pire, Esther Benbassa accuse le chef de l’Etat de vouloir nuire aux écologistes. C’est l’accusation que porte Europe Ecologie-Les Verts depuis le remaniement (lire notre interview du nouveau numéro 1 d’EELV, David Cormand). « Si on suit le fil de la manœuvre (de François Hollande), il voudra casser le groupe. Il est allé quand même jusqu’à une forme de perversité en mettant Emmanuelle Cosse au ministère du Logement. C’était madame Duflot qui y était. Si la perversité est en marche, il va aller jusqu’à casser le groupe. Là on est dans la tactique politique. (…) C’est l’exemple même de la politique non-éthique qui fait que le peuple nous déteste. Ce sont des petites manœuvres, des petites postures : casser les uns, casser les autres. François Hollande n’a aucun intérêt à casser la gauche » souligne la sénatrice EELV, proche de Cécile Duflot. Regardez la vidéo :


Esther Benbassa : « Le groupe écologiste peut… par publicsenat

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